574 Zenbakia 2011-04-08 / 2011-04-15

Gaiak

Une écriture du dissemblable: énonciation et idéologies Chez Mongo Beti

PALAWO, Jean-Claude



Après la parution de « La France contre l’Afrique » en 1993, un essai satirique contre la coopération franco africaine, Mongo Beti mettait en doute la clarté et la crédibilité des relations internationales entre l’Afrique noire et les anciennes puissances coloniales en appelant les peuples colonisés á une résistance pour la reconquête de leur liberté.

Il fut qualifié par la critique eurocentriste d’écrivain « ultranationaliste », d’intellectuel exigeant et paranoïaque ; il n’y eut que l’image d’un piètre écrivain marxiste radical á transmettre á l’opinion publique. Ni les menaces d’expulsion et du retrait de sa nationalité française, ni 32 ans d’exil n’ont pas changé pourtant les convictions du romancier bretteur ; il n’a jamais cru á l’agonie des dictatures africaines, encore moins á la mort du pouvoir de domination des cultures industrielles. L’auteur a toujours soutenu qu’une alliance des civilisations sans dignité humaine n’était qu’une crapulerie politicienne.

La liberté, les droits l’homme, l’épanouissement sont des aspirations de tous les peuples indépendamment de leur territoire, de leur race, du leur sexe et de leur religion.

Á cette mise en cause des droits universels pour les colonisés et les contradictions du discours sur l’alliance des civilisations, l’Afrique, avec ses convulsions politiques et culturelles explique l’actualité et la modernité de cet auteur. Un auteur dont la véritable identité a été erronément bâtie. C’est de la nécessité de cette nouvelle reformulation d’une identité africaine comme transculture, que l’½uvre de Mongo Beti nous intéresse comme singularité ; une écriture qui inaugure le débat sur les paramètres d’une littérature africaine, son statut fonctionnel, en tant qu’élément générateur d’une idéologie de partage entre les différences culturelles locales et internationales.

Photo: CC BY - Randy OHC. La construction d’une société africaine conviviale

Un des défis majeurs des peuples noirs en Afrique subsaharienne est la convivialité. Pour que la paix sociale triomphe, pour que les personnes puissent s’épanouir et participer pleinement aux mutations sociales, il faut une ambiance sociale agréable et les rapports sociaux positifs entre les différentes cultures africaines. La convivialités sociale demande des comportements positifs ; des principes d’implication de tous et une reconnaissance mutuelle. L’estime de soi et des autres créent et développent des liens contre la marginalisation et le tribalisme. Le dialogue, la confiance et la bienveillance contribuent significativement aux sentiment d’appartenance. Il faut combattre les politiques et les discours de stigmatisation et leur instrumentalisation. Cela supposerait inscrire une culture de convivialité dans la vie politique, culturelle et économique.

Apprendre aux citoyens á entretenir les rapports positifs est crucial. Le consentement á vivre ensemble, á partager est un élément central pour la paix sociale. Ce pacte normalise les rapports sociaux et renforce le sentiment de citoyenneté . La convivialité et la citoyenneté sont indissociables. On ne peut pas concevoir une société démocratique sans le désir de vivre avec les autres.

La convivialité citoyenne est un compromis de tous pour une intégration participative, premier paramètre de l’exercice démocratique. La convivialité sociale participe á la construction d’une commune humanité, á une communauté de valeurs, elle n’est pas une simple question de normes sociales, de politesse, elle est la conséquence directe de notre interdépendance. Les conflits ethniques, qui se vivent en Afrique noire ne sont pas toujours liés á la mauvaise situation économique. La convivialité participative là où elle a été, par le métissage la société entière finit par intériorisé le sentiment d’une identité commune. Elle exige aussi une interaction sociale au quotidien, c’est un moyen de construction de soi et un apprentissage á vivre avec les autres.

La mise en place d’institutions libres ne peut pas garantir absolument la stabilité politique et économique. Le contexte africain requiert une culture de rassemblement de toutes les configurations ethniques ; une politique de dialogue conviviale devrait s’avérer indispensable pour renforcer le véritable désir de toutes les ethnies africaines de vivre ensemble. C’est de cette volonté d’exister collectivement, de diriger, de travailler, de rassembler des talents, que la société africaine pourrait poser les bases de sa modernité. Ce sentiment d’appartenance collective a été phagocyté par la mauvaise gouvernance et les rivalités tribales organisées par les autocrates africains pour des raisons de pouvoir. La laïcité parlementaire, juridique, la pluralité de l’information et les conditions économiques participent á la mise en place d’une efficacité collective.

Photo: CC BY - Randy OHC. Une coopération internationale pour les droits de l’Homme et la société du savoir

La coopération, si elle est bien ciblée, peut être un facteur décisif de développement économique et de libération des pays en voie de développement. Le soutien financier doit permettre de maintenir la qualité des projets éducatifs, plutôt qu’un simple appui aux dictateurs locaux. Une coopération qui accorde une place prééminente á l’éducation dans le développement assure l’autonomie et l’optimisation des initiatives locales. Une coopération culturelle adaptée aux besoins locaux permet de résoudre des défis auxquels une société est confrontée. Elle garantit ainsi les des droits de l’Homme, ainsi l’égalité d’opportunité pour tous.

« Il faut refuser l’aide á partir du moment où le potentat local censure la libre expression des populations. Il est impossible qu’un président qui n’accepte pas le dialogue avec ses concitoyens utilise rationnellement l’aide qui lui est attribuée. Cela revient á aider le potentat et non les populations » (Ibid :83).

Une coopération cynique et inapproprié, consiste á subventionner les appareils répressifs du dictateur en fermant les yeux aux souffrances et aspirations des populations . Cette forme d’échange, souvent bureaucratique et uniforme, n’encourage pas le dynamisme et les initiatives des intervenants locaux ; elle ne favorise pas non plus la diversification des projets culturels. Pour rendre compatible les droits de l’Homme et la coopération internationale, il faut proposer des solutions innovantes dans le cadre des projets éducatifs afin d’assurer des changements susceptibles d’améliorer les conditions de vie des populations et renforcer la démocratisation des sociétés postcoloniales. La formation des personnes et le développement des connaissances sont les clés du développement social et économiques des sociétés. Le savoir est une ressource, mais aussi un atout pour la construction d’une société démocratique.

« Les mentalités occidentales de bonne foi considéraient alors l’autocratisme africain, non comme un sous produit conjoncturel de la guerre froide et une séquelle du colonialisme récurrent, mais comme une donnée naturelle et inévitable avec laquelle une diplomatie réaliste devait nécessairement composer. La prédication néocoloniale française était passée par là » (Ibid :83)

La neutralité absurde, ou l’indifférence des cultures pays industrialisés, face á la paupérisation du continent africain contraste avec la culture des lumières et concept d’alliance de civilisation qui, théoriquement évoque la nécessité d’un rééquilibrage entre la démocratie, l’économie et le bien être social. Repenser et reconstruire les relations internationales, selon Mongo Beti, supposerait le développement des personnes,l’amélioration de leur qualité de vie, et l’élimination de la pauvreté. Il faut faire de la réussite démocratique une priorité ; consacrer l’aide dans les domaines de l’éducation, la santé et la culture. Le développement intégral favorise le développement des personnes, leur intégration et leur productivité.

La coopération pour le savoir, si elle est effective, permet de dépasser de simples intentions pour atteindre le plein épanouissement des hommes. Une telle forme la la société du savoir doit donc être la finalité et les balises de tout système de relations internationales entre les pays développés et l’Afrique noire.

Des échanges futurs, peuvent par exemple soutenir la recherche, la diffusion des technologies appropriées et non pas une coopération militairement injustifiée qui sert souvent la cause du dictateur plutôt qu’à protéger la population locale. Le continent africain d’aujourd’hui a besoin d’une autre forme de coopération, en particulier, par un mode de développement qui met en avant la capacité inventive et créatrice. Ce qui exige une coopération attentive á une formation de qualité des personnes. Ce sont les personnes formées qui vont réussir l’insertion démocratique, la modernité et la convivialité entre les différentes cultures nationales et internationales.

Un modèle de coopération pour l’amélioration de la qualité vie participe aux objectifs du millénaire pour le développement. Le savoir est une ressource vitale et durable.

Mongo Beti a condamne une coopération basée sur la charité, source d’endettement et de pauvreté et d’aliénation morale.

« Il s’agit de convertir l’aide rente versée au États au profit de l’aide initiative versée aux populations qui veulent produire » ( M.Beti, 1993 :37).

Une mauvaise coopération peut favoriser l’oppression, la sujétion puisse qu’elle ne contribue pas á la dignité, au progrès tout le long de la vie. L’identité est un dialogue convivial permanent avec les autres

Né en 1932 au Cameroun, il prend conscience très tôt de son appartenance á la culture locale. La ville de Mbalmayo , une petite ville au sud du pays. Après son baccalauréat, il continue ses études universitaires á Paris. Il exercera la profession d’enseignant de littérature française dans les lycées français.

Au plan personnel et intellectuel, il était bien intégré au sein de la société française. Il a pris part aux débats internationaux et interculturels sur la liberté et les droits de l’Homme ; son ½uvre refuse tout enfermement dans des stéréotypes identitaires. Appartenant lui même á une double culture africaine et européenne, il se situe souvent en exil, dans la frontière. Sa position dans un entre-deux lui permet d’assumer plusieurs héritages culturels africains et occidentaux, et que tour á tour, il assume et récuse. Cette ambivalence culturelle, sociale, et individuelle, sur fond de posture revendicatrice, se manifeste dans l’homme et son écriture.

Photo: CC BY - Randy OHC.

Il a découvert son identité africaine après son intégration culturelle au sein de la société occidentale.

Je suis plus africain que jamais, peut-être parce que j’ai été en exil si longtemps. Mais je ne me suis pas exilé pour le plaisir. Si j’étais rentré au Cameroun á l’époque d’Ahidjo ou même au début du système de Paul Biya, il est probable que j’aurais été assassiné où, au moins mis en prison. Mes camarades upécistes qui sont rentrés ont connu ce destin, ou alors se sont reniés et sont rentrés dans le système. Je me suis don exilé par nécessité (...) C’est peut-être l’exil qui m’a rendu si Africain. (Mongo Beti á Yaoundé, 1991-2001 : 131). Promouvoir une littérature africaine transculturelle

La littérature africaine, dès sa naissance était une littérature de combat du fait de la colonisation. Avec Senghor, le poète sénégalais avec le concept de négritude, la formalisation de l’africanité va influencer le discours littéraire. La conscience noire et le militantisme vont jouer un rôle déterminant dans la définition de la littérature noire dans des années 1970. Cette littérature de circonstance répondait aux exigences éditoriales de la revue « Présence africaine ».

Mongo Beti comprend qu’il est préoccupant de persister, d’ériger la quête des origines en objet de recherche. Le continent noir doit éviter l’exclusion économique et culturelle.

Les écrivains africains ont besoin de la participation aux débats internationaux, ils ont besoin de reconnaissance et d’ouverture au monde.. Il faut être donc en phase avec le monde et son évolution.

Depuis Jauss Hans Robert (1978), « Pour une théorie de la réception », on sait que la théorie narrative est constituée par le couple lecture et écriture. La réception, tout comme l’accueil du public est « un horizon d’attente » qui permet l’insertion de l’½uvre dans l’institution littéraire. On écrit pour être lu par un lecteur potentiellement universel.

Sur le plan littéraire, l’auteur de Trop de Soleil tue l’amour (1999) rappelle que la littérature africaine en langue européenne ne peut plus être une construction exclusive des Africanistes: c’est une littérature de rencontre. Sans en être un otage de la culture occidentale, elle a besoin de partager les expériences avec d’autres littératures du monde. La lecture d’une ½uvre donne á son auteur des perspectives. Une littérature engagée participe au perfectionnement de la démocratie. En Afrique postcoloniale, l’écriture, doit jouer le rôle de contre pouvoir; elle assume une fonction pratique: engagée réfléchissante sur la société et agissante sur elle pour déclencher un réel changement :

«Ruiner les tyrans, sauver les enfants des massacres, arracher une race á un esclavage millénaire, en mot servir.» (Ibid, 1979:11)

Photo: CC BY - indi.ca.

Les contraintes d’écriture postcoloniale ne sont incompatibles avec «l’art pour l’art.»

Une littérature de libération, qui dénonce la dictature ne peut être complaisante ni indulgente contre les systèmes despotiques. le romancier de la résistance conclut sur un ton pessimiste. La société africaine va vers la décadence. Dans ce contexte :

« La fonction de l’écrivain, c’est de mettre sa société mal á l’aise. Ce n’est pas de lui donner bonne conscience, mais de lui fournir cette mauvaise conscience dont elle a besoin pour s’améliorer chaque jour davantage » (Ibid, 2002 :191).

La langue est considérée comme un objet mutuel d’interlocution et non une appropriation exclusive. La production littéraire de Mongo Beti reflète la diversité qui caractérise son auteur. Grâce á cette pluridisciplinarité, on peut survivre contre la marginalisation.

Il faut des stratégies de lutte astucieuse pour décentraliser le c½ur du pouvoir.

L’½uvre de Mongo Beti rejette toute forme de centralisme. il affirme que la littérature africaine en langue étrangère n’est pas une littérature indépendante parce que :

«On n’a jamais vu un État colonisé se doter d’une littérature autonome. Donc c’est logique, il n’y a pas de littérature africaine de langue française, il y’aune littérature française écrite par les auteurs africains» (Ibid :189).

Lorsqu’une institution littéraire ne disposent pas des instances de légitimation comme Une langue, une culture, un territoire, elle est sujette á toute forme d’ingérence. La littérature dite africaine doit créer des souches repérables. Mongo Beti se veut pratique. En l’absence d’une langue d’écriture africaine commune, il propose le bon usage et le respect des langues européennes qui sont utilisées comme des langues de travail. Ce qui est en jeu c’est la communication internationale. Il écrit pour être lu par toutes les cultures et partagées avec celles-ci les expériences. Le bon usage des langues étrangères est un compromis interculturel

Écrire dans la langue du maître n’est pas nécessairement synonyme de domination, c’est élargir les perspectives de communication, le cadre de réception des textes. La maîtrise de ces langues permet de faire comprendre aux oppresseurs les enjeux des revendications. Si chaque écrivain africain exprimait son combat dans sa langue maternelle en tenant compte du grand pourcentage des langues locales en Afrique, il y’aurait moins de chance d’être lu encore moins d’être compris. Il est nécessaire de bien parler la langue de l’oppresseur pour réclamer ses droits et sa liberté. La maîtrise de ces langues peuvent jouer un rôle déterminant non seulement dans la reconquête des libertés mais aussi pour l’acquisition des savoirs.

La langue doit rester un instrument de communication et de partage, non un terrain d’affrontement politique et idéologique. Il ne s’agit pas de renoncer á nos langues maternelles, á encore moins á nos cultures, mais il faut savoir combiner et harmoniser certains aspects de la culture africaine, ce qui n’est pas une exclusivité de l’Occident.

L’engagement pour la liberté doit être au service du progrès, de la modernité et non au retour á l’obscurantisme et á la dictature. L’identité de chacun est devenue vulnérable parce que toute culture est tributaire d’une autre. Une langue commune d’écriture comme l’anglais ou le français pourrait être un élément de compromis entre les cultures apparemment différentes.

La conscience de la diversité permet de retrouver dans un texte qualifié de roman des passages qui se rapportent au jazz, une musique de souffrance d’improvisation et de liberté. Des passages qui se rapportent á l’autobiographie, á la politique. Ce travail de tissage, de mise en abyme générique met progressivement en place une métafiction á.

Photo: CC BY - jameelwinter. Sortir du néocolonialisme par les initiatives locales

Dénoncer constamment l’égoïsme des nations développées est une excuse facile mais pas efficace cette critique peut devenir plus efficace on peut se dégager de la domination culturelle créant des structures propres même si celles-ci ne sont pas parfaites.

Il ne revient pas toujours aux nations développés le devoir de satisfaire les besoins des pays pauvres notamment la construction des routes, de créer des emplois des librairies, les revues les maisons d’édition, les bibliothèques publiques ou des radios privées.

De telles cibles sont des objectifs incontournables dans le monde d’aujourd’hui. Pour atteindre ces objectifs, il faut une organisation, des qualifications pour comprendre les obstacles et les lever, que ceux-ci soient de nature politique, socioéconomique, culturelle ou structurelle.

Son retour au Cameroun en 1994 peut s’interpréter comme la lutte contre la dépendance. Si les Africains veulent se dégager de l’establishment colonial, ils peuvent commencer á apprendre á créer et á mettre en place des projets économiques et culturels au lieu d’attendre les aides hypothétiques des pays donateurs. Il faut combattre la culture d’assistance si on aspire á l’autonomie. Son retour sera marqué par une mise en pratique de ses idées. La création d’espace culturel : la librairie des peuples noirs

Elle est créée en 1994 par Mongo Beti pour la promotion du livre. Située au c½ur de la capitale camerounaise Yaoundé, elle symbolise une lutte politique, culturelle et idéologique. Elle est en phase avec les besoins de la population locale, des enjeux du développement culturel de l’Afrique noire. Elle a été mise sur pied pour promouvoir une culture de lecture et de production d’½uvres écrites. C’est un projet d’éducation citoyenne aux valeurs de liberté et de démocratie, c’est la continuité du combat de l’auteur : sortir les sociétés africains de l’arriération culturelle ; faciliter l’information, une culture de lecture motiver les jeunes écrivains á la production des ½uvres littéraires.

En d’autres mots, combattre l’inculture millénaire qui a conduit dans l’arriération des comportements, des mentalités dans cette partie de la planète considérée comme la plus analphabète en l’absence d’une tradition de lecture et d’écriture. Cette absence de mutation est aussi la conséquence d’un climat politique autocratique, cynique et réactionnaire. Une telle infrastructure encourage l’encadrement et la diffusion de la culture universelle en Afrique noir.. La culture est le premier facteur générateur de richesse et de développement.

L’éducation est le premier facteur générateur de richesse morale. Il s’est impliqué aussi dans l’exploitation agricole, la culture des tomates. Contrairement á une tradition négro-africaine déjà établie, certains élites négro-africains s’installent définitivement en Europe. Les différentes initiatives de l’écrivain sont considérées comme une étape significative de l’évolution du discours africain. Une rupture analysée comme un nouveau pacte avec les populations locale et la coopération internationale.

Sur le plan idéologique, il a posé clairement les bases d’une nouvelle identité africaine, ses stratégies d’émergence et les moyens qui la rendent compatible entre traditions et progrès, initiatives locales et perspectives.

Son ½uvre n’est pas connue comme il mériterait de l’être. Sa vision intellectuelle sur l’avenir de l’Afrique est d’une grande pertinence. Il a mis au profit de l’Afrique sa solide formation, mais aussi son expérience d’exilé politique et sa connaissance cde la culture occidentale.

Mongo Beti constitue un exemple d’auteur africain qui rompt avec les clichés identitaires et ethniques d’un nationalisme exacerbé par la rénovation et l’ouverture, libre de dogmes, de clans, d’étiquettes idéologiques. Il s’agit d’un artiste dont l’½uvre et l’itinéraire personnel ont toujours été en phase avec les aspirations réelles des peuples d’Afrique. Ces stratégies d’émergence individuelles lui confèrent autorité et légitimité. Sa singularité dans le champ littéraire et politique.