500 Zenbakia 2009-09-18 / 2009-09-25
José María Setién Alberro Théologien et Juriste
La connaissance et l’étude des valeurs éthiques sont des champs qui m’intéressent. Ainsi que leur application au monde des comportements, car l’éthique, par propre nature, est liée à la praxis.
On affirme du monde dans lequel nous vivons qu’il souffre d’un profond vide éthique, qui entraîne une grave crise d’humanité. La crise économique que nous traversons est, dit-on, au plus profond de ses racines, le résultat de l’absence de valeurs éthiques. Mais ce n’est pas le seul domaine où la crise se fait sentir, car celle-ci touche la totalité de la coexistence sociopolitique, avec la perte de consistance de l’être humain que cela implique, qui finit par rendre «triviale» la vie humaine, démunie de valeur.
À l’horizon 2020, l’humanité doit nécessairement envisager la manière de surmonter la faiblesse découlant d’une libération «adolescente», considérée comme l’élimination de toute dépendance ou responsabilité éthique, à l’égard de soi-même et d’autrui. Les personnes doivent découvrir d’elles-mêmes et par la solidarité les valeurs éthiques leur permettant de se libérer du vide existentiel provoqué par les égoïsmes individualistes ou de groupe. Une fois sa liberté affirmée, comme exigence inhérente à son épanouissement, la personne libre se doit d’assumer, en liberté, l’affirmation de la valeur d’autrui et doter ainsi de consistance sa propre valeur individuelle.
Dans cette perspective de valeur inaliénable de la personne humaine, la réflexion éthique doit accompagner le travail des scientifiques, afin que leur progrès atteigne pleine dimension humaine. Au-delà des «succès» obtenus grâce à l’efficience de la technique et de la recherche. La fidélité aux valeurs éthiques doit permettre l’épanouissement unitaire de la «totalité» de l’être humain face à la force de désagrégation des «spécialités» guidées par l’efficience et l’utilité du «particulier». Face à de telles démarches, l’idée d’une Université considérée comme l’authentique universitas studiorum peut nous fournir des pistes pour l’humanisation du progrès, plus réalistes que celles suggérés par la nostalgie idéaliste d’époques révolues.