Le Theatre Basque Le Theatre Basque Txomin Peillen Le théâtre en langue basque, antzerkia, est le fruit de l'interdit ou de l'indifférence publique dont souffrit notre langue ; écartée des cours princières et royales, des administrations, seule l'Église s'en servit régulièrement. Aussi n'y eût il pas de possibilités d'un théâtre professionnel dans notre langue avant le XXème siècle. C'est l'intérêt de l'Église pour l'euskara qui fut à l'origine du premier théâtre dans notre langue; en effet au dix septième siècle, dans la tradition des représentations européennes de miracles, se développe la trajeria de la province basque de Soule ou Zuberoa; cette province, en effet, fut touchée par la Réforme protestante qui considérait le culte des Saints comme de l'idolâtrie la réponse de la Contre Réforme fut un théâtre de vie de Saints, de Rois chrétiens, de princes. La tragédie souletine est donnée en représentations de "pastorale" en plein air, et continue à l'être avec une scénographie médiévale. La représentation, comme dans le théâtre antique, mêle danses, chants, choeurs, psalmodies de textes. Ces textes sont marqués, même de nos jours, par leur caractère de lutte du bien (les acteurs bleus) et du mal (les acteurs rouges) et aucune tragédie ne peut se donner sans cérémonies religieuses en scènes et des personnages sacrés (à l'exclusion du Christ et de la Vierge Marie). De nos jours les textes traitent de l'histoire et de la vie du peuple basque, et leur caractère politique est plus marqué que leur caractère religieux. Le spectacle est joué par les habitants d'une seule commune, et actuellement à nouveau en troupes mixtes. De nos jours les auteurs en sont connus. En dérision et parodie de la tragédie et sous des prétextes moraux un théâtre charivarique ou astolaster fut représenté semi clandestinement, illégalement au XVIIème, XVIIIème et XIXème siècles dans la province de Zuberoa; dans les provinces voisines de tels spectacles, moins ritualisés, moins archaïques se sontmaintenus jusqu'à nos jours en traitant parfois de sujets politiques, ce sont les toberas. Comme tout théâtre qui peut toucher les illettrés, fréquents en Pays Basque dans leur langue maternelle, l'idéologie s'exprime sur scène davantage que dans les autres formes littéraires, ainsi dans la première moitié du XXème siècle le nationalisme basque fondé par Sabino Arana Goiri va marquer de son idéologie un des courants du théâtre basque par la production de textes à l'éloge de la religion catholique, du monde rural idéalisé, du monde urbain méprisé. Toutefois suivant un courant amorcé dans les villes de la Côte Basque on écrira aussi force comédies légères (Soroa) ou plus recherchées (Altzaga), (Labayen). Les cinquante dernières années ont vu se développer un théâtre plus ambitieux de réalisme urbain (G. Aresti) de réalisme rural (Daniel Landart et Pierre Larzabal à de modernistes de néo classiques (Haranburu, Altuna), mais c'est encore le théâtre populaire traditionnel de Zuberoa, de Gipuzkoa, de Bizkaia qui attire des milliers de spectateurs avec des pièces sans grande ambition, mais non pas sans qualités. Le théâtre télévisé nous vaut une série exceptionnelle entre cinéma et théâtre populaire de qualité, l'émission Goen kale de l'émission Euskal Telebista. L'existence pendant quinze ans d'une École de théâtre basque permit la formation de professionnels mais beaucoup passèrent au cinéma en langue basque. Txomin Peillen, Professeur de langue et littérature basque Université de Pau et des Pays de l'Adour Faculté pluridisciplinaire de Bayonne
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