KOSMOpolita
J’aime le Québec, comme j’aime le Pays Basque
HARLUXET, Xabier RODRÍGUEZ, Urko VERRET, Jocelyne
VERRET, Jocelyne
Beñat Artayet est Basque, de naissance, de langue et de coeur. Comme beaucoup d’immigrants, il est venu en Amérique avec l’intention de retourner au pays. Mais quand on rencontre une charmante jeune fille sur son chemin… les projets changent! C’est ce qui est arrivé à monsieur Artayet: il a épousé une Québécoise, a eu quatre fils et s’est complètement intégré ici. Ils nous ont reçus chez eux et au fil d’une agréable conversation, nous avons lié le Pays Basque et le Québec… Séminariste, apprenti boucher et candidat à l’immigration…
Beñat est né en 1938 dans le quartier Minotz d’Hasparren, dans le Labourd. Il est le cinquième d’une famille nombreuse: il a trois frères et quatre soeurs. Ses parents, Dominique Artayet et Catherine Larre, étaient métayers à la ferme Chedarria. À la maison, on ne parlait que l’euskara. Il a appris le français à six ans, lorsqu’il est entré à l’école: c’est dans cette langue qu’on enseignait toutes les matières, sauf le catéchisme.
À douze ans, il est entré au Collège Saint-Joseph d’Hasparren. Les frères étant assez politisés, en plus de lui enseigner la discipline, ils l’ont amené à prendre conscience de la situation du Pays Basque.
En 1952, à quatorze ans, alors qu’il avait obtenu son Certificat d’études primaires, ses deux frères aînés ont coupé court à sa “vocation”… En effet, les Artayet étaient loin d’être riches et Beñat a dû retourner à la ferme pour contribuer au budget familial. Dans les familles humbles de l’époque, dès l’âge de quatorze ans, les garçons devenaient apprentis et les filles, servantes dans des familles de la ville. Urko, Beñat et Félicie.
Il a commencé à travailler comme apprenti boucher à Hasparren. Comme le précise Beñat, il était garçon d’abattoir, plutôt que boucher et esclave, plutôt qu’étudiant. Pour se rendre au travail, Il faisait trois kilomètres à pied, matin et soir. Il ne touchait pas de salaire mais, en compensation, ses parents recevaient l’Allocation familiale. Après cette expérience, il a connu son premier “exil” à Saint-Paul-lès-Dax, dans les Landes. Là non plus, la situation n’était pas très rose, mais c’était tout de même un peu mieux, parce qu’il avait de bonnes relations avec le fils du patron. Il travaillait de six heures et demie du matin à huit ou neuf heures du soir, sept jours semaine, sauf le dimanche après-midi, quand le patron lui donnait un peu d’argent pour aller au cinéma. Beñat a travaillé pendant trois ans dans le secteur de la boucherie. “Les cultivateurs et les patrons, de bonnes gens par ailleurs, étaient autoritaires et quand ils buvaient, ce qui arrivait assez fréquemment, ils devenaient redoutables…” Si l’on excepte la saison d’été de 1955 à Hossegor et à Cap-Breton, dans les Landes, où pour la première fois il a obtenu un salaire et des conditions de travail décentes, “ce n’était pas une vie.” Il en avait assez des mauvais emplois.
C’est à cette époque que l’évêque a décidé de vendre la ferme Chedarria, dont il était propriétaire. Il avait laissé la première option d’achat à ses métayers, mais la famille Artayet n’en avait pas les moyens. Quant à Beñat, il allait bientôt recevoir son avis de conscription et n’avait aucune envie d’aller se battre en Algérie, pendant vingt-huit mois. C’est alors que lui est venue l’idée d’aller en Amérique: non seulement il éviterait le service militaire obligatoire mais en plus, il gagnerait suffisamment pour que ses parents puissent acheter la maison. Il y avait un dénommé Iriart qui envoyait, chaque mois, une vingtaine de jeunes en Amérique, comme bergers ou bûcherons. Il avait un bureau à Saint-Jean-Pied-de-Port, et un autre au marché d’Hasparren. Le voyage et les démarches coûtaient deux mille dollars, somme qu’il avançait au garçon sélectionné. Une fois au travail, le patron Américain retenait les payes et les envoyait à Iriart; le jeune ne touchait donc rien jusqu’à ce que la dette soit remboursée. Toutefois, quand Beñat est allé voir cet intermédiaire, il s’est fait répondre qu’on n’acceptait que des jeunes sans métier.
L’occasion s’est présentée peu après, d’une façon inespérée. Jean-Baptiste Durruty, un cousin de sa belle-soeur, vivait au Québec depuis quatre ans, où il travaillait à l’École d’agriculture de Rimouski. Au cours d’une visite au Pays Basque, alors qu’il soupait avec le frère de Beñat, ce cousin a mentionné que l’abbé Caron, directeur de l’École d’agriculture, cherchait un garçon d’étable. L’abbé Rimouskois connaissait la réputation de bons travailleurs qu’ont les Basques.
C’est ainsi que Beñat a eu sa chance et qu’il est venu au Québec, plutôt que d’aller aux États-Unis. Il avait dit à ses parents qu’il partait pour cinq ans, mais au bout de deux ans, il ne voulait plus rentrer au pays… Au Québec…
Parti à l’hiver 1956, il est d’abord passé chez sa soeur à Paris, puis de là est allé s’embarquer au Havre. C’était le 3 février. Seul Basque à bord, il a été malade tout au long du voyage: les éléments n’étaient pas de son côté, ni durant le traversée, ni à l’arrivée! Débarqué le 12 février à Halifax, port de l’est du Canada, il a pris le train pour Rimouski. Puis il a fait à pied le trajet jusqu’au lieu de son travail. Il est arrivé à six heures du matin, complètement transi: il faisait trente-cinq degrés sous zéro! Sa petite valise à la main, dans un manteau que sa soeur lui avait laissé et qui était à peine assez chaud pour endurer le froid de Paris… Cette terre qui allait devenir la sienne ne semblait pas très accueillante, ce jour-là, au jeune Basque de dix-sept ans. Dans cette ferme-école, il y avait une centaine de vaches, que Beñat devait traire. Il se souvient qu’au début, le patron et lui ne se comprenaient guère: même s’ils étaient tous les deux francophones, le parler d’ici était complètement différent, sans compter que l’autre bégayait! Il a passé six mois à Rimouski, après quoi il a abandonné le travail: on l’avait accusé d’avoir brisé un instrument et on lui avait retenu une partie de son salaire. Il s’est alors mis en route pour Montréal; après le bateau et le train, en auto-stop, cette fois-là!
À Montréal, il a d’abord essayé de trouver du travail dans la boucherie: en août, il est allé à l’ “Abattoir de l’Est” mais la façon de nettoyer la viande avec de l’eau ne lui a pas paru très hygiénique. Comme boucher, ça n’allait pas être facile, car dans ces années-là, au Québec, on n’avait pas l’habitude de la coupe française. Qu’à cela ne tienne, Beñat s’est débrouillé autrement. Il a commencé à travailler à l’entretien, chez Dominion Textiles, une grosse entreprise textile. Il n’y a pas trouvé qu’un emploi: il y a aussi connu une charmante jeune fille du nom de Félicie… Beñat aime raconter que, dans les mêmes jours où il arrivait à Rimouski, Félicie, originaire de la région, partait pour Montréal. Mais quelques mois plus tard, il l’a rattrapée ou, comme il le dit lui-même avec un sourire complice, il a été attrapé…
Il habitait dans le quartier Côte Saint-Paul, à trois kilomètres de son travail. En échange de quarante-cinq heures de travail, il touchait trente-sept dollars, dont quinze allaient au loyer de sa chambre. Il allait souvent à pied pour économiser le prix de l’autobus. Ces années-là, il arrivait beaucoup d’immigrants à Montréal, sans compter l’immigration intérieure, qui était très importante: les gens quittaient la campagne pour la grande ville, dans l’espoir d’y trouver un emploi. Bien des Québécois pensaient qu’on leur volait des postes de travail. “Ils nous traitaient comme si nous avions été des déportés.” Ce n’était pas toujours facile pour Beñat, mais il aimait le Québec, les Québécois et les facilités que lui offrait la vie ici.
Un jour, bien sûr, il a reçu son avis de recrutement. Lorsqu’il est allé au Consulat de France pour essayer d’arranger les choses, le Consul l’a menacé de ne plus pouvoir aller en France et de perdre sa nationalité française, mais Beñat lui a répondu, sûr de lui: “Mon pays, c’est le Pays Basque, et je suis Basque.” Quoi qu’il en soit, la situation s’est régularisée quand il est devenu soutien de famille.
En 1957, changement de métier, le bon cette fois-là. Après avoir fait un cours intensif de soudure, il a très vite trouvé du travail dans ce domaine, qui va demeurer le sien jusqu’à la retraite. Pas question de mener une petite vie tranquille: il s’est mis à voyager comme jamais il ne l’avait fait, d’un chantier à l’autre. Son premier contrat, en 1958, a été à la centrale hydroélectrique de Bersimis, sur la côte nord du fleuve Saint-Laurent. C’était un de ces chantiers gigantesques qui employaient de trois à quatre mille hommes, logés dans des camps regroupant de soixante à quatre-vingts travailleurs. On y employait aussi une centaine de femmes, aux cuisines. Ce n’était pas une sinécure: sept jours par semaine, douze heures et plus par jour. Il gagnait $3.80 l’heure et faisait facilement cinq cents dollars par semaine: il n’avait ni l’occasion, ni le temps de dépenser! D’ailleurs, il envoyait toutes ses payes à sa fiancée, qui était restée à Montréal chez ses parents et travaillait dans la métropole. Ils économisaient en vue du mariage.
L’année suivante, ils se sont mariés et Félicie a rejoint Beñat à Labrieville, la ville la plus proche du chantier, où est né leur premier fils, Alain. C’est là qu’ils ont eu leur maison mobile, qui allait devenir leur chez-soi d’un chantier à l’autre.
De retour à Montréal, Beñat a travaillé sur plusieurs chantiers, entre autres dans la construction de ponts et de tours et à la canalisation du Saint-Laurent. En mai 1960, il est retourné pour la première fois au Pays Basque, où il a fait un séjour de trois mois, en compagnie de son épouse et de son fils. À travers le Canada…
En 1960, il a passé quatre mois à Churchill, dans la province centrale du Manitoba. Cela a été le premier de nombreux contrats qui allaient lui faire sillonner le Canada. Ensuite, il a été inspecteur à la centrale hydroélectrique Attor Rapids, en Ontario. Comme il ne parlait pas anglais, il s’est mis sérieusement à l’étude de la langue: le soir, au lieu de sortir avec ses collègues de travail, il restait dans sa chambre, à lire et à écouter la radio en anglais. Jusqu’en 1967, il a travaillé d’un bout à l’autre du Canada: en Saskatchewan, au Nouveau-Brunswick, au Labrador et au Nunavit, dans le grand Nord.
Son épouse l’a accompagné pendant plusieurs années, d’un contrat à l’autre. Elle a mis trois fils au monde pendant cette période nomade: le premier au Québec (Alain, 1959); le deuxième en Ontario (Michel, 1961); et le troisième en Saskatchewan (Daniel, 1962). Félicie n’a jamais craint les voyages, ni la solitude des grands chantiers, mais en 1963, comme elle voulait scolariser ses enfants chez elle, ils sont revenus à Montréal. Au début, ils ont vécu dans un appartement, puis ils se sont construit une maison. Le quatrième fils, François, est né en 1967.
Jusqu’en 1972, donc, Beñat a continué seul ses pérégrinations. Aux États-Unis…
Après bien des détours, Beñat s’est finalement retrouvé là où, adolescent, il rêvait d’aller: aux États-Unis. De 1967 à 1972, il a travaillé dans plusieurs états: Maine, New Hampshire, Vermont, Massachussets, New York, New Jersey, Ohio, Michigan et Iowa. En 1972, profitant d’un contrat à long terme à la centrale nucléaire d’Oswego dans l’état de New York, sa famille l’a rejoint. Ils ont vécu là pendant seize ans. Leurs fils y ont fait des études d’ingénieur et se sont mariés à des Américaines.
Beñat avait le projet de prendre sa retraite à cinquante ans, mais à quarante-huit ans, il a subi un accident de travail qui l’a obligé à s’interrompre. Il a dû se battre pendant six ans avec les assurances et prendre des avocats pour que la compagnie reconnaisse sa responsabilité. Jocelyne, Beñat et Félicie. …et au Québec de nouveau
Ils sont finalement revenus chez eux, à Saint-Hubert, près de Montréal. En 1995, alors que Raymond, le frère cadet de Beñat était en visite, un Basque qui passait dans la rue les a entendus parler euskara. Ce Basque n’était nul autre que Jean Goyhenetche, un compagnon d’école de Raymond! Le monde est décidément petit: ils avaient été voisins au Pays Basque et, quarante ans plus tard, l’étaient encore au Québec, sans le savoir. Cette rencontre a été à l’origine d’un beau projet. En effet, l’année suivante, Beñat et Jean ont pris part, tous les deux, à la création du PABA (Parc de l’aventure basque en Amérique) et de l’association Euskaldunak. Il s’est beaucoup impliqué dans la vie de l’association, “bien secondé par Félicie”, comme il aime à le souligner.
Mais les vacances n’étaient pas encore à l’ordre du jour. De 1997 à 2001, il a dû reprendre le travail aux États-Unis pour pouvoir compléter sa pension. Aujourd’hui, il jouit d’une retraite bien méritée. Tous les ans, ils fuient les rigueurs de l’hiver québécois et passent les mois les plus froids en Floride. À l’automne, ils vont goûter les douceurs du Pays Basque au village labourdin d’Ahetze. Félicie adore le pays de Beñat et elle est bien intégrée dans sa famille. Sa belle-mère et sa belle-soeur lui ont enseigné la cuisine du pays et elle prépare même le fameux gâteau basque. Entre deux voyages, on les retrouve dans leur maison de Saint-Hubert ou à la Maison basque (Euskal Etxea) du Québec…
Comment avez-vous maintenu la langue basque, ici?
Je pense en basque. C’est sûrement la meilleure façon de conserver la langue.
Dès le début, j’ai gardé les liens avec ma famille, par téléphone et par courrier, toujours en euskara, puisque c’est la seule langue que nous utilisions à la maison. Mon père se débrouillait tout juste en français. Et bien sûr, quand je retourne au pays, je parle basque. Nous avons fait le premier voyage en 1960; ma famille a alors connu mon épouse et mon fils aîné. En 1967, lors de l’Exposition universelle de Montréal, ma soeur Maddalen est venue. L’année suivante, c’est nous qui sommes allés là-bas, avec nos quatre fils. En 1973, ma soeur et son mari sont allés aux États-Unis et j’ai aidé mon beau-frère à se trouver du travail comme soudeur.
Dans ma famille québécoise, par contre, je n’utilise pas l’euskara. Mes fils ne le parlent pas. Mais si on leur demande d’où ils sont, ils répondent sans hésiter qu’ils sont Basques. Les petits-enfants font la même chose.
À l’association Euskaldunak, j’ai l’occasion de parler euskara avec les membres bascophones. D’ailleurs, c’est grâce aux cours de basque offerts par l’association que j’ai pu apprendre à lire et écrire dans ma langue maternelle. Cela a eu une grande importance pour moi, parce qu’on ne nous l’avait pas enseigné à l’école. Nous avons comme professeurs des étudiants universitaires du Pays Basque qui nous transmettent non seulement la langue, mais aussi la culture basque d’aujourd’hui. Cela m’a permis de lire des revues en euskara. Je suis abonné à l’hebdomadaire Herria. Bien que je la reçoive avec un mois de retard, j’apprécie beaucoup cette revue qui donne des nouvelles du Nord aussi bien que du Sud. Je suis aussi en relation avec la radio de là-bas: j’ai participé à la Semaine basque, par téléphone, à la chaîne France Bleue.
Comment aviez-vous des nouvelles du Pays Basque, il y a 49 ans?
Je recevais des lettres de mes amis et de mes cousins.
Et aujourd’hui?
Je suis toujours en relation avec mes amis et cousins du Pays Basque, au Nord comme au Sud. Je lis la presse: l’hebdomadaire Herria, l’édition digitale du quotidien français régional Sud-Ouest, …
Les Basques qui arrivent au Québec ou qui participent aux tournées culturelles organisées ici représentent une très bonne source d’information: nous en avons hébergé plusieurs chez nous.
Que valent les voyages pour maintenir les relations avec le Pays Basque?
Ils sont très importants, à mon avis, parce qu’ils facilitent les contacts directs. J’irai plus loin: nous devrions profiter de ces liens pour intensifier les relations culturelles et faire venir plus d’artistes ici. J’aimerais aussi que nous importions des produits basques; par exemple, j’ai demandé au gérant de mon supermarché du fromage basque, et je l’ai obtenu. Je crois qu’il y a un marché ici pour la charcuterie et d’autres produits.
Avez-vous noté des changements au pays, après avoir vécu 49 ans à l’étranger?
La situation économique était complètement différente quand je suis parti. Aujourd’hui, le niveau de vie est semblable, ici et là-bas.
Mais il me semble que la mentalité, elle, n’a pas vraiment changé, surtout à l’intérieur. Ils sont encore trop attachés à la nationalité française et ne mesurent pas le danger de perdre notre identité basque. L’évolution qui s’est produite au Pays Basque Sud est encore à venir au Nord.
On ne peut pas aborder n’importe quel sujet, sauf avec les amis intimes. Ainsi, en famille, je ne mentionne pas trop mon expérience en Amérique… Dès qu’on commence à parler des choses d’ici: “Bah, ce qu’il est vantard, notre Américain!”
Comparaisons entre le Québec et le Pays Basque…
Comme nous sommes catholiques, nous avons des valeurs en commun. Les générations précédentes étaient très croyantes. Les familles étaient nombreuses et dans chacune, il devait y avoir un prêtre ou une religieuse; si on avait les deux, c’était encore mieux! Au Québec, c’était la même chose.
Si on demande à un Basque d’où il est, même s’il est né et vit à l’étranger, il répondra qu’il est Basque. Les Québécois agissent de la même manière: ils répondront qu’ils sont Québécois, au lieu de dire qu’ils sont Canadiens. Ils n’ont pas peur de déclarer leur origine. En fait, nous sommes fiers, les uns comme les autres, de notre identité.
Pour ce qui est des différences, il y en a une qui est essentielle pour moi: le droit à la vie privée. Au Québec, on ne se mêle généralement pas des affaires des voisins. Au Pays Basque, c’est différent… La plupart des Basques qui vivent ici sont “Basco-Québécois”. Nous travaillons dur pour obtenir ce que nous désirons et nous nous intégrons facilement à l’étranger, même si nous laissons une parcelle de notre âme au pays. Je me suis complètement intégré au Québec, sans cesser pour autant de me sentir Basque. J’aime le Québec, comme j’aime le Pays Basque…