302 Zenbakia 2005-05-27 / 2005-06-03

Gaiak

Jean Haritschelhar: Prix Manuel Lekuona d’Eusko Ikaskuntza. Discours de Jean-Claude Larronde

LARRONDE, Jean-Claude

ITHURBIDE, Maite



Merci, Monsieur le maire de Baigorri, de nous recevoir dans votre mairie. Merci aussi pour vos paroles de bienvenue.

Je me réjouis que le prix Manuel Lekuona soit décerné aujourd’hui à Jean Haritschelhar.

Jean Haritschelhar. En disant cela, je sais que je suis l’interprète de tout Eusko Ikaskuntza. Iparralde.

Parleront après moi Beñat Oyharzabal, Vice-président d’Euskaltzaindia et Xabier Retegi, Président d’Eusko Ikaskuntza.

Ils diront mieux que je ne pourrais le faire tous les mérites et la carrière exemplaire de Jean Haritschelhar au service de la langue et de la culture basques. En conséquence, je limiterai mon propos à deux souvenirs qui me lient à Jean Haritschelhar et qui sont restés marquants pour moi. Ils ont trait à la soutenance de sa thèse et au début de la mienne.

Le premier souvenir se situe en mil neuf cent soixante neuf. Cette année-là, j’étais étudiant à Bordeaux. Au mois de juillet, j’étais en vacances à Bayonne. Le 8 juillet, exceptionnellement, je ne pris pas la direction de Pampelune pour honorer mon saint préféré, comme je le fais chaque année : San Fermin. Je pris le train de Bordeaux. Sur le quai de la gare Saint-Jean, m’attendait mon ami de Bidart, Jacques Garat, un étudiant de Jean Haritschelhar à la Faculté de Lettres de Bordeaux. Nous allâmes tous deux assister à la soutenance de la thèse de Jean Haritschelhar -je devrais dire "des thèses" puisqu’il y en a eu deux- sur le poète souletin Pierre Topet-Etchahun. Aujourd’hui, encore, plus de trente cinq années après, je me souviens parfaitement de la solennité des lieux du grand amphithéâtre du Cours Pasteur -où eut lieu la soutenance. Je me rappelle parfaitement du chanoine Pierre Lafitte et de Koldo Mitxelena, qui faisaient partie du jury. Je me rappelle aussi avoir parlé avec le chanoine Epherre, mais je ne sais pas avec lequel des deux frères.

Lorsque je pris le train du soir pour Bayonne, la soutenance -qui avait duré toute la journée- n’était pas encore terminée. Jean Haritschelhar, prix Manuel Lekuona d’Eusko Ikaskuntza.

Le second souvenir se situe à peine quelques mois plus tard, toujours en cette même année, mil neuf cent soixante neuf. Je demandai rendez-vous à Jean Haritschelhar qui me reçut dans son bureau de directeur du Musée Basque de Bayonne. C’était pour lui annoncer que j’avais pris pour sujet de ma thèse de doctorat en droit, les débuts du nationalisme basque et l’action et l’¦uvre de Sabino Arana Goiri. Il fut enchanté de cette idée et me prodigua conseils et encouragements. Il me cita comme exemple le mémoire que Jacques Garat venait de soutenir sur la politique d’Eusko Alderdi Jeltzalea au moment de la seconde République espagnole, en mil neuf cent trente et un. Je connaissais d’ailleurs parfaitement ce travail puisque son auteur n’était autre que l’ami qui m’avait accompagné quelques mois auparavant, à la soutenance de la thèse de Jean Haritschelhar.

Evidemment, bien d’autres souvenirs me lient à Jean Haritschelhar mais j’ai tenu à évoquer deux souvenirs -parmi les plus anciens- qui nous touchent tous les deux de près. Je vous remercie pour votre attention.