253 Zenbakia 2004-05-07 / 2004-05-14
On l´appelait tout simplement par son prénom, Narkis. Il était le seul txistulari connu à porter ce prénom. Narkis Diez de Ibarrondo est mort à la fin de l´hiver à Biarritz où il a vécu une grande partie de sa vie.
Originaire de la province d´Alava, il avait fui les événements tragiques de la guerre d´Espagne pour s´installer sur la Côte Basque au numéro un de la rue du Centre à Biarritz, adresse connue parce qu´elle fut le siège de la délégation de l´association des txistularis en hegoalde. Revista musical, Nº 22. 1960
Narkis qui ne laissait jamais son txistu et son ttun-ttun à la maison, a été durant toute sa vie l´apôtre sans lequel la propagation de la pratique du txistu et l´apprentissage de la danse basque n´aurait pas été ce qu´elle est aujourd´hui. Il fut le professeur que les jeunes attendaient et auxquels il enseigna la danse et la musique. Permanent au sein de la troupe Oldarra à Biarritz, il eut parmi ses élèves Iñaki Urtizberea, aujourd´hui chef du choeur Oldarra et ancien professeur de txistu au conservatoire de Bayonne.
A une époque où, en Pays Basque nord, les txistularis se comptaient sur les doigts d´une main, Narkis apporta ses notes de musique à divers groupes folklorique. Il accompagna notamment les danseurs de Begiraleak à Saint Jean-de-Luz, de Batz-Alai à Bayonne.
Narkis vouait à son pays basque un attachement indéfectible et il aimait à faire partager sa passion pour cette culture basque qui ne demandait qu´à se répandre à une époque où les loisirs des jeunes étaient bien rares.
Je me souviens du temps où, jeune joueur de xirula et ne possédant pas encore de txistu il m´avait conseillé sur la manière de me procurer cet instrument. C´était un dimanche de fête à Saint Etienne de Baigorry. Je ne dois pas être le seul à avoir bénéficié de son autorité en la matière. Iñaki Urtizberea dit de lui qu´il avait un " caractère bien trempé ". Il lui a sans doute été bien utile pour inculquer à quantité de jeunes l´envie de danser, de perpétuer ces rythmes qu´il avait appris de ses aînés.
Ses obsèques ont été célébrées en l´église Sainte Eugénie de Biarritz par le père Driollet. Une cérémonie bilingue ponctuée des chants d´Oldarra et la marche funèbre " Ileta Doñua " jouée par la banda de txistularis de Biarritz.
Son ttun-ttun et son txistu étaient posés sur son cercueil recouvert de l´ikurrina. Maritxu, son épouse, Narkis, Mirentxu, Libe, ses enfants; Kattina, Delphine, Mikel, Aurélie et Yon, ses petits enfants; Lea et Xabi, ses arrière-petits enfants, étaient très entourés à l´heure du grand départ de cet apôtre de la culture basque salué par un aurresku dansé devant le cercueil et un agur jauna chanté sur le parvis de Ste Eugénie. Narkis avait 82 ans. Articles en relation Menu GAIAK Inicio > EM 253 > Gaiak -->
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