Elkarrizketa Antton Luku, euskara irakaslea eta antzerkigilea "En Iparralde, la volonté de faire du théâtre existe très fort" * Traduction au français de l'original en basque Ainhoa Irazu Allaité à Arbérats, Antton Luku enseigne le basque au Lycée de Garazi. Il y a10 ans qu' Antton Luku a commencé à faire du théâtre avec Guillaume Irigoien. En tant qu'acteur, il a pris part à plusieurs représentations. Avec les élèves du lycée, il dirige des pièces de théâtre, entre autres. En outre, c'est un dramaturge. Deux années en suivant, 1996 et 1997, il a gagné le prix de littérature de la Ville de Saint Sébastien, dans le domaine du théâtre en basque. Nous avons parlé longuement autour du théâtre, avec cet ami qui croit fermement au théâtre populaire en Iparralde. Quelles ont été vos premières démarches en tant qu' auteur de théâtre? Avec Guillaume Irigoien j'ai pris part à quatre pièces de théâtre du groupe « Hirurak bat ». Le « tobera » ou charivari est basé sur le travail de groupe. J'avais participé à la rédaction d'un des charivaris d'Irigoien. Ensuite les jeunes de Saint Jean Pied de Port et Saint Etienne de Baigorry voulurent organiser une parodie de Roméo et Juliette de Shakespeare. Le thème en était l'amour des deux jeunes gens mais nous, nous y avons ajouté une note satirique. Elkar en avait publié le texte. Quelques années plus tard ,deux années en suivant, vous avez obtenu le prix de littérature de la ville de Saint Sébastien ? Que pensez vous de ces prix ? Est ce que ces prix encouragent à écrire ? Les auteurs d'Iparralde sont assez loin des centres de critique. Nous nous réunissons entre auteurs et nous parlons entre nous. Quelquefois, quand on écrit une pièce de théâtre, on se sent un peu perdu et on se demande si ce que l'on écrit est valable. Nous écrivons toujours pour un public déterminé, le nôtre. Le théâtre que nous jouons est très local. En même temps, nous voulons intégrer la langue basque. Nous voulons que tous les basques nous comprennent. Je necrois pas que le fait de recevoir un prix, éveille la passion d'écrire. Mais de toute façon, cela agit sur nos conceptions. Les prix agissent sur nos idées sur la manière d'écrire le théâtre. Alors le fait d'être jugé en dehors de notre contexte habituel nous prouve que le théâtre n'atteint peut être pas un niveau extraordinaire, mais qu'il possède une logique cohérente, qu'il est compris à l'extérieur. Nous savons tout de même que certains membres du jury, par exemple Patri Urkizu, sont favorables à notre style de théâtre. Personne ne connaît, en Iparralde, notre théâtre aussi bien que Patri Urkizu,. Je crois, qu'il nous est favorable parce qu' il sait qu'on peut faire un théâtre basque original. D'après les spécialistes, en 1884 à Sare, une pièce de théâtre, écrite par un prêtre Jean Etxeberri a été jouée « Le voleur d'oeufs » Depuis lors le théâtre basque en Iparralde a connu des étapes différentes : Piarres Larzabal, Daniel Landart, Guillaume Irigoien. Depuis lors qu'elle a été son évolution ? Le théâtre d'Iparralde a connu plusieurs périodes. Avant la création d'AEK (cours d'alphabétisation en basque) : celle de Larzabal. Nous n'avons pas connu cette période. Larzabal a beaucoup écrit en peu de temps. On ne comprend pas comment il a pû écrire tant de pièces, en si peu de temps. Après lui, c'est le théâtre de Landart , un théâtre politique, celui d'après guerre. Pour moi, ce temps est celui du théâtre écrit par un groupe de jeunes réunis autour d'un thème, par exemple le « tobera d'Iholdy). Ensuite c'est la période de la fantaisie et du changement , c'est le temps que nous avons connu : « Hirurak bat », « Bordaxuri », « Xirristi Mirristi ». La période fantaisie, aussi nous la devons à Daniel Landart et à Christiane Etchalus. Alors, le théâtre d'Iparralde était capable de faire des farces, des charivaris, tous les ans. Dans la production, il y a avait quatre ou cinq troupes. En tenant compte de la population, ce nombre est important. Ensuite, il y a eu un vide.Ces derniers temps, les représentations locales ont gravement manqué. Les textes de Landart étaient signes de certains engagements et semblaient déphasés. De même ceux de Larzabal, bien que certains fussent d'un très bon niveau. Ils avaient pour référence la réalité rurale. Par conséquent, du point de vue esthétique et du choix des sujets, ils devinrent classiques. Le manque de représentations se faisant sentir, les auteurs ont commencé à écrire : Pantxo Irigarai, de la compagnie Xirristi, Mattin Irigoien . Moi aussi, j'ai pris la plume. « Tu quoque fili » je l'avais écrit à cette époque. Dans le domaine de la littérature au Pays Basque, le théâtre est le genre le moins travaillé ? La dramaturgie en Iparralde est elle en bonne santé ? En ce moment, nous ressentons une volonté considérable. Il y a des troupes n'importe où et n'importe quand, on entend à Isturitz, à Hendaye ou dans d'autres communes qu'il y a un groupe qui désire jouer une pièce. C'est l'époque de la spontanéité. Ce sont les jeunes qui veulent jouer et qui n'ont aucune conscience des périodes que j'ai évoquées auparavant. Les représentations qu'ils donnent sont courtes, pour un public peu nombreux, à l'occasion des fêtes du village. Ils continuent le style des farces. Aujourd'hui tout ceci n'est pas structuré, mais il y a des groupes comme « Bordaxuri » qui prennent la voie de la professionnalisation. Txomin Hegi a fait ce choix et ceci n'est qu'une étape. En même temps, du côté amateur, il y a un mouvement. Le théâtre d'Ostabarret n'a rien fait pendant sept ans, et puis cette année en mars il s'est reconstitué. 24 représentations « Hautsi da kristala » de Mattin Irigoien ont été données en un an . Voici deux ans, cette pièce avait obtenu le prix Toribio Alzaga. Koldo Amestoi et Txomin Hegi sont les deux acteurs professionnels. Pourquoi est ce si difficile de passer le cap de professionnel en Iparralde ? Je pense que ceci est en rapport avec la population. La population d'Iparralde est peu élevée. Parconséquent, devenir professionnel n'est pas facile. Je veux dire, si on donne une représentation en basque, on la jouera tant de fois et puis c'est tout. Ce n'est pas rentable. Je crois aussi qu'il y d'autres raisons. Je pense qu'il y a un circuit pour les professionnels. Des endroits fixes existent. Les amateurs ne peuvent pas faire face à cette demande. Les amateurs sont prêts pour jouer mais ceci représente un travail de professionnel. D'autre part, il y a un autre type de théâtre, né de la volonté des gens, et qui n'est pas rentable. Ces groupes donnent leurs représentations en basque. Donc, le théâtre en basque a son importance. C'est pour cela que les troupes amateurs ont leur place. Alors les troupes amateurs aussi ont leur place, leur public Moi, je crois que oui. Par exemple, après une période d'abandon, Xirristi Miristi, a donné deux pièces de Pantxo Irigarai « India beltzak » et « Behere arta » qui a reçu, l'an dernier, le prix de la Ville de Saint Sébasten. Ces pièces ont été données une trentaine de fois. Ce qui signifie, qu'ils ont un certain succès dans les villages. Le public a toujours existé. Maintenant, ce qui se passe, c'est que ce public rajeunit. Il y a dix ans, le public restait dans un réseau : les bascophiles et ceux qui avaient des compromis politiques. Aujourd'hui, dans les théâtres, paraît un public de plus en plus jeune. Peut on dire alors que le théâtre basque renaît ? Oui. Maintenant on se rend compte qu'il y a une volonté. En plus, des jeunes commencent à écrire, par exemple Xabier Itzaina. Ce jeune a écrit « Frigoa eta ni ». En outre, à Isturitz, une fête est organisée dans la montagne. Les acteurs ont donné la représentation dans divers endroits de la montagne. Ceci aussi, a été écrit par Xabier Itzaina. On retrouve souvent ce style, maintenant. Les jeunes de Mendionde écrivent en équipe. Tout ceci, est trop récent, pour savoir comment le théâtre se transformera. Mais ce qui est certain, un mouvement existe. En ce qui concerne legenre, est ce que le théâtre comique continue à être le plus apprécié ? Larzabal a écrit surtout des comédies. Du point de vue des idées, c'était assez léger. Ces représentations traitaient de sujets quotidiens d'une manière amusante. Après guerre, Larzabal écrivit d'autres types de pièces, par exemple « Matalas ». Celle ci était fondée sur des idées politiques. Puis Landart et Christiane Etchalus avaient marqué la différence. Dans les années 70, le théâtre politique était le plus important. Après, il y a un autre esprit, la satire qui est l'axe du théâtre populaire. Les toberas ou charivaris suivent toujours cette idée. Le théâtre contient un mélange d'idées , et dans le théâtre d'Iparralde on retrouve le mélange de ces trois axes. Pantxo Irigarai a choisi celui de la comédie. Par contre, le théâtre des jeunes est plutôt politique et satirique. Il s'inspire du théâtre populaire. Moi je crois, qu'Irigoien s'est inspiré dans toutes ses pièces, du théâtre populaire. On retrouve toujours un compromis politique un peu comme dans le bertsularisme. A mon point de vue, du côté esthétique de la façon d'interprétation le théâtre populaire a une grande importance. Il y a une façon de jouer dans le « tobera » ou charivari et une autre dans la mascarade. Ceux ci sont expressionnistes, et faits pour être jouées dans la rue. Ils ont une ressemblance avec les improvisateurs ou « bertsularis ». Il me semble que les idées sont plus élaborées dans le théâtre populaire. Pour moi, la génération actuelle devrait, tout en s'inspirant du théâtre populaire, notamment du point de vue esthétique et des idées, propulser un genre de théâtre qui serait le nôtre. D'après ce que vous dîtes, il est nécessaire de renouveler le théâtre Oui. Actuellement j'enseigne au Lycée de Garazi. Tous les ans nous jouons une pièce de théâtre. D'après moi, il est évident que la façon de jouer des jeunes et les manières d'interpréter ne sont pas les nôtres. Le théâtre doit être plus rapide et du point de vue symboliqueplus précis. Même si nous croyons le contraire, les lycéens portent plus d'importance au drame. Je veux dire qu'il y a plus de choix. Les lycéens d'aujourd'hui sont prêts à jouer des rôles différents, même ceux qui ne sont pas du genre comédie. Il me semble que du point de vue formation, il faut respecter le don qu'ont certains pour improviser. Francis Basterot, Jean Marie Broucaret... En Iparralde, il y a très peu de metteurs en scène qui parlent le basque. Comment faîtes vous, donc ? François Cousteau, de « Bordaxuri » travaille beaucoup en tant que metteur de scène. Actuellement, il est professionnel. D'une autre manière, cette année il y a eu Olatz Beobide, Eneko Olasagasti et aussi Edi Naudo directeur d ' « In fraganti ». Il me semble que la participation de ceux d'Hegolade est une bonne chose. Alors, pour promouvoir le théâtre en basque en Iparralde, la participation d'Hegoalde est elle nécessaire ? Ceci dépend. Par exemple, « Xirristi » veut un produit, mi professionnel mais qui utilise le circuit amateur. Ils savent qu'ils vont donner 25 représentations. Alors ils doivent donner une représentation de grande valeur. Pour cela, ils recourent à quelqu'un qu'ils rémunèrent pour son travail de direction. Ceci est quelques fois indispensable. Il y a autre chose, si vous voulez réaliser une expérience, pour jouer 5 fois et pour provoquer. La troupe « Hirurak bat » l'a souvent fait, en partant d'un travail de groupe. Alors, nous refusons cette aide extérieure. Si nous devons revoir un « tobera » ou charivari, nous ne solliciterons pas Eneko Olasagasti. C'est nous mêmes qui le ferons. Peut être que le jeu sera plus mauvais ! Mais du moins, c'est ce que nous voulons faire savoir. Il me semble que les échanges devraient être plus nombreux c'est ainsi qu'on apprend les techniques. Mais comme les groupes amateurs n'ont pas de revenus, il faut que le théâtre soit représentatif du travail de groupe. Moi, j'encouragerais le travail de groupe. De toute façon il sembleraitque le théâtre de « Hegoalde » Pays basque sud » et celui de « Iparralde » Pays Basque Nord soient de plus en plus proches. Il y a peu Txomin Heguy et Olatz Beobide ont produit la première pièce transfrontalière en basque « Haurra xutik » avec le groupe de théâtre de Biarritz « Les Chimères » Il me semble que c'est un problème d'aujourd'hui et qu'on veut ignorer. Dans le passé, Iparralde était plus proche d'Hegoalde qu'aujourd'hui. Du temps de Landart, par exemple la troupe « Goaz » avait plus de relations. Aujourd'hui, même s'il y a plus de facilités, avec les associations culturelles, on ne se rencontre pas davantage. Par exemple, à l'occasion de la « korrika » nous avions joué « Tu quoque fili » en Hegoalde. La principale motivation avait été que « korrika » était une action nationale. Nous avions pensé que nous irions de l'autre côté avec un texte qui était le nôtre. Je veux dire qu'à un moment donné, il faut briser la frontière. Nous savions que le public ne comprendrait pas toute la représentation parce qu'elle était fondée sur nos références propres. Il faut faire face à ces difficultés. Ceci ne se fait pas sur le plan théorique à partir d'un bureau, en disant maintenant on va briser les frontières. Si l'on veut que le théâtre soit national il faut aller sur place et voir ce qui n'est pas compris. Ensuite à partir de là nous changerons certaines choses. Certains groupes comme Bordaxuri ou Les Chimères par exemple jouent aussi bien en basque qu'en français. « Clovis et Marinette » et « Haurra xutik » sont deux exemples. Faut il que le spectacle soit donné dans les deux langues pour qu'il soit rentable ? Jusqu'à présent, le théâtre basque était seulement en basque. Je crois qu'il y a 20 ans Landart n'aurait jamais imaginé donner une pièce en français. Bordaxuri avait monté une pièce et avait fait comme en Hegoalde, bilingue. De toute manière, ceci est le problème des professionnels. Nous par contre, nous avons décidé de ne jouer qu'en basque. Il me semble qu'Irigoienne penserait jamais à jouer en français. Alors si le but est la rentabilité, il faut que la pièce soit jouée deux fois. Par contre, pour nous, peu importe si la pièce n'est pas rentable, nous avons d'autres objectifs. Aujourd'hui combien y a t il de troupes s'exprimant en basque ? Nous dirions peu, Bordaxuri et Xirristi. Mais il y a des communes où le théâtre en basque a une grande importance : Banca, Mendionde, Isturitz, Ostabarret, Hendaye et Saint Pée De temps en temps, certains groupes font des expériences, par exemple en Soule. Ceux ci sont assez particuliers et risqués. Affaires d'artistes. Du point de vue de la formation, il y a quelques années, Heguy disait qu'il fallait une politique pour promouvoir le théâtre en basque. Aujourd'hui il y a des ateliers de théâtre dans les ikastola. En outre, « Chimères » et d'autres groupes font des stages de formation. La formation est elle structurée ? Je crois qu'il y a des ateliers tels que ceux qui fonctionnent au collège Xalbador. Dans les écoles primaires des ikastola on s'attache au théâtre en basque. Dans ces écoles on retrouve les enseignants qui ont joué à Bordaxuri, Xirristi et dans d'autres groupes. Ils font du théâtre sans arrêt, et c'est de là que sortent les amateurs. Ensuite on en trouve aussi dans les collèges et lycées, par exemple un groupe est né à Hendaye qui a des relations avec Bera. On trouve d'autres exemples. Leur intérêt est la formation, mais de plus ils créent l'envie de parler en basque. D'autre part il existe un autre genre qui naît entre les jeunes de 15 et 18 ans. C' est le mouvement spontané dont j'ai parlé auparavant. Là du point de vue formation, tout est à faire. A un moment donné, l'Institut culturel avait bien organisé une formation par des professionnels. Actuellement cela ne se fait pas. L' objectif de l'Institut, actuellement est de choisir une pièce, de l'aider comme pour en faire un produit professionnel. Du point de vue amateur et théâtre populaire, les choses sont plus libres.L'Institut Culturel ne cherche pas à promouvoir la formation. En réalité il n'existe pas de politique de formation. Chacun fait ce qu'il peut. Est ce que les initiatives dont vous avez parlées auparavant, sont importantes pour l'avenir du théâtre basque ? Il me semble que de ces ateliers sortiront les amateurs de demain. De toute façon, pour assurer l'avenir du théâtre basque, il faut plus que cela. Aujourd'hui le théâtre fait avec les jeunes ce que la littérature n'aurait jamais atteint. On retrouve la conscience basque avec le théâtre. Pour les plus jeunes, le théâtre est une façon de vivre en basque. Le théâtre basque est surtout donné dans les dialectes basques Pourquoi ? Parfois nous utilisons le dialecte local. D'autres fois, le basque unifié « Tu quoque Fili » « Manuela » et d'autres représentations ont été données en basque unifié. Quand nous avons joué dans les lycées, nous avons utilisé le vocabulaire et le verbe d'Iparralde. Notre idée n'est pas d'utiliser un dialecte et encore moins un dialecte atypique. Comme dit Mattin Irigoien nous parlons le basque de la rue, du marché. C'est un basque « pollué » par le français mais en même temps on y retrouve une manière de penser très basque. C'est un choix de s'exprimer dans un dialecte, pour mieux définir les personnages, pour marquer la proximité et exprimer l'aspect satirique. Dans une même pièce on peut faire des mélanges : certains personnages parlent en basque unifié et d'autres en dialecte local. En Pays Basque Sud, « Hegoalde », nous avons des festivals de théâtre: Le festival du théâtre basque de Deba, celui d'Azpeitia . Quels sont ici les festivals de théâtre basque ? Il y a dix ans, il y avait ici une rencontre qui s'appelait « Galarrotsak » à Saint Jean de Luz. Aussi bien des groupes d'ici que ceux de « hegoalde », Pays Basque Sud y prenaient part. Aujourd'hui ce festival a disparu. « Galarrotsak » était organisé par la Fédération du Théâtre Basque mais depuis elle ne fonctionne pas. Donc les « Galarrotsak» ne se font plus. Maintenant on se réunit autour du groupe de vidéos « Aldudarrak », ceux des Aldudes, et nous avons débattu au sujet du théâtre. A notre point de vue, il nous semble qu'il faudrait à nouveau réorganiser et restructurer le théâtre. Ceci n'est pas fait, car c'est un problème trop récent. Quels sont les sujets que devrait traiter le théâtre basque d'Iparralde en priorité ? Le mouvement qui est en train de naître devrait produire des oeuvres à forte personnalité, qui marqueront leur temps. Pour nous ce qui est important, est le genre du charivari : que faisons nous avec ce genre. Moi je crois qu'il faudrait s'impliquer. En se servant de nos sources, comme les improvisateurs, les danseurs l'ont fait et les divertissements apportés par le théâtre populaire, avec tout ceci , nous devons récupérer la force qu'ils ont eu au sein de notre société. Après, il y a aussi une autre priorité : l'espace. Les pièces de Larzabal étaient jouées dans les salles paroissiales. Ce type de théâtre avait quelques caractéristiques : le volume, le manque de mouvement des joueurs, manière frontale, des sujets en relation avec la religion etc. La génération d'aujourd'hui est mieux formée en musique. Ce qui fait qu'il faut laisser tomber les manières anciennes et il faut remodeler le théâtre vers d'autres espaces et d'autres manières. Avec le public aussi, il faut chercher une autre relation. Je crois que dans le théâtre populaire la source est épuisée, je m'explique dans les mascarades et les pastorales, la manière de jouer n'est pas claire. Il y a vingt ans une formation empirique existait. Les souletins savaient qui étaient les personnages, comment ils se déplaçaient, comment ils devaient donner les textes. Tout ceci s'apprend en voyant. Maintenant, nous devons récupérer cette source et savoir ce qu'on veut faire avec. Les choses ont beaucoup changé. Nous devons définir, pour nous, ce qui est important. Et nous devons faire vite. Que dirait le Père Larzabal en voyant la situationdu théâtre basque en « Iparralde » Pays Basque Nord ? Moi, je n'ai pas connu Larzabal. Mais je sais que quand Xirristi avait commencé, et qu'il voulait donner la représentation de « Xirristi Mirristi » on avait sollicité Larzabal,. Cette représentation est une comédie pour faire rire, un genre de farce campagnarde. Les participants voulaient en modifier la présentation esthétique, et Larzabal leur avait dit de faire ce qui leur plaisait. Je pense que pour Larzabal c'était important de jouer cette pièce plutôt que de la laisser dans les tiroirs. Larzabal était un bascophile. Quand « Anai Artea » était né, il avait des objectifs politiques. Comme dit Charritton, avant la guerre, il était très français et il est devenu nationaliste basque après la guerre. Moi je crois qu'il a su adapter sa pensée à des époques différentes. Larzabal était un aussi un contrebandier et alors je crois qu'il suivait les chemins de contrebande. Il resterait proche de ce mouvement spontané, qui soulève le théâtre basque en Iparralde aujourd'hui. ANTTON LUKU (San Francisco, 1959) *Quelques circonstances autour d'Antton Luku* Antton Luku (San Francisco, 1959) est resté 19 ans enseignant à Esterençuby, en Garazi, et c'est là qu'il est devenu bascophile. Avant d'entrer dans le monde du théâtre, il était danseur. Après avoir abandonné la danse, il a joué avec le groupe « Hirurak bat » de 1985 à 1990 en tant que acteur et auteur de textes basés sur le travail de groupes. Ce fut sa première expérience en tant qu'auteur. Ensuite il écrivit : quelques pièces courtes, des scénarios pour radios, des personnages pour carnaval, des contes etc Antton aime par dessus tout le théâtre populaire et chaque fois qu'il en a l'occasion, il s'investit. Il donne la préférence au travail de groupe. S'il devait choisir entre être auteur, metteur en scène et dramaturge, sans aucun doute il choisirait la voie de la dramaturgie. De toute façon, dans le travail de groupe, quand manque une pièce il faut la remplacer. C'estpour cela que s'il le faut, sans problème, il peut être acteur et même s'il faut directeur de théâtre ou metteur en scène. Il a déjà produit 15 pièces et autant d'adaptations telles que « Manuela » « Beshot » « Gerezitzea » etc. Il y a cinq ans il dirigeait les ateliers de théâtre dans les collèges de Saint Jean de Luz. De ce côté là il a formé beaucoup de jeunes acteurs de théâtre. Les 15 et 16 avril derniers , il a présenté à la Salle Faustin Bentaberri d'Ispoure sa dernière création « Gasteizko hondartzak » inspiré du dernier livre de l'écrivain Xabier Montoia. Six poèmes du temps du franquisme constituent les bases de la pièce. 12 jeunes acteurs ont participé à sa présentation. En ce moment, il écrit une pièce sur le tourisme. *Travaux publies* "Ezkonduko ditugu". Théâtre (revue Maiatz, Bayonne, 1995) "Tu quoque fili". Théâtre (Kutxa Kultur Fundazioa). Prix "Donostia Hiria Literatur Saria" 1996. "Antso azkarra eta Miramamolinen esmeralda". Théâtre (Kutxa Kultur Fundazioa). Prix "Donostia Hiria Literatur Saria" 1997. "Botoiletan". Contes (revue Maiatz, Bayonne, 1998)
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