Dans Euskonews nous avons besoin de votre avis. Envoyez-le nous!
Voulez vous collaborer à Euskonews?
Arbaso Elkarteak Eusko Ikaskuntzari 2005eko Artetsu sarietako bat eman dio Euskonewseko Artisautza atalarengatik
On line komunikabide onenari Buber Saria 2003. Euskonews y Media
Astekari elektronikoari Merezimenduzko Saria
Jean-Louis DAVANT, Académicien souletin de la langue basque
1. Dénominations
2. Premières mentions
3. Origine de la pastorale
4. Auteurs et errejent
5. Ancienne pastorale
6. Prêtres et pastorales
Le mot pastorale est d’origine italienne. C’est l’écrivain Le Tasse qui donna ce nom, au seizième siècle, à une nouvelle forme de théâtre, qui s’étendit par la suite en Espagne et en France. En Espagne, Cervantès écrivit «La Galatea». En France, la «pastorale» connut un grand succès au XVIIème siècle, notamment avec Honoré d’Urfé.
C’était une comédie fleurie, très sucrée, qui avait peu d’autres points communs que le nom avec la pastorale actuelle.
On y évoquait les amours de bergers et de bergères, mais, en réalité, ces personnes étaient des hommes et des femmes importants de la cour royale, déguisés.
La pastorale souletine est nettement plus sombre. On y met en scène luttes, batailles, guerres et mort. C’est un genre théâtral majoritairement épique, bien que la comédie y fasse quelques apparitions. Elle est différente des tragédies grecque ancienne et française classique, sombres et violentes de bout en bout, mais elle présente une grande part de tragédie; elle est plus pimentée que sucrée.
L’ancien nom de la pastorale est trajeria (la tragédie). Comme son nom l’indique, une véritable trajeria doit faire couler les larmes; par moments seulement, fort heureusement. Car, au bout du compte, la pastorale est positive, contrairement à la majorité des tragédies grecques et françaises. Après une lutte acharnée, le héros finit par s’en tirer ; et, s’il ne gagne pas, il meurt dans l’espoir que ces successeurs le feront. Nous savons que tout un chacun doit mourir un jour, la pastorale ne peut donc être totalement joyeuse, sucrée et fleurie, sauf, bien sûr, fleurie d’artémises ou de chrysanthèmes.
La pastorale doit un de ses autres noms, bizia (la vie) au fait qu’elle raconte la vie d’une personne, ou plus rarement d’un groupe de personnes, comme celle des habitants de Saint Engrâce sous la plume de Junes Casenave (Santa Grazi, 1976).
Istoria (l’histoire), quatrième nom de la pastorale, tient son origine du fait qu’elle raconte la petite histoire d’une ou plusieurs personnes, liée à la grande Histoire. (INDEX)
Selon le dessin de Jean Paul Tillac Deriaud détail de la représentation d'une pastorale.
Vers le milieu du XVIIème siècle, l’avocat poète mauléonnais Oihenart écrit dans un manuscrit qu’un siècle auparavant une pastorale du nom de «Artzain gorria» avait été présentée plus d’une fois à Saint-Jean-Pied-de-Port, capitale de Basse Navarre, de son nom souletin Donajuane. Nous savons que l’auteur en fut le prêtre Jean Etxegarai, mais nous ne savons pas, en revanche, s’il s’agissait d’une pièce de théâtre sucrée à l’italienne ou à la française ou d’une tragédie pimentée de style basque.
Au XVIIIème siècle, l’enseignant et philosophe souletin Jüsef Egiategi évoque la pastorale.
Puis, plusieurs écrivains du XIXème siècle décrivent le théâtre souletin tel qu’il était à l’époque:
Agosti Xaho évoque brièvement la pastorale dans Voyage en Navarre (pp.333-335), situant ses origines bien auparavant, par cette phrase : «Le théâtre souletin compte déjà dix siècles d’existence; il n’a point subi de changements, et n’a fait aucun progrès depuis son origine (...).». Cela dit, il n’apporte aucune preuve à ce qu’il avance.
Junes Casenave pense lui aussi que la pastorale était née avant le Moyen Age. Il apporte quelques arguments, mais peut-on les considérer comme des preuves? En effet, chacun peut avoir son opinion sur ces points obscurs, mais il ne peut y avoir de connaissance historique certaine sans l’existence de preuves.
Georges Hérelle pense que la pastorale souletine vient de l’ancien théâtre chrétien européen, notamment du mystère français médiéval. Ce type de théâtre s’était étendu quasiment à toute l’Europe, mais avait peu à peu disparu, partout ailleurs qu’en Soule. D’après Hérelle, il entra en Soule à la fin du XVème siècle.
La plupart des experts adhèrent à la thèse d’Hérelle, notamment l’académicien basque Beñat Oihartzabal, d’Ustaritz, qui ajoute cependant que les souletins ne se sont pas contentés de copier : ils se sont approprié le modèle européen, l’adaptant à leurs besoins et à leurs moyens, le rendant véritablement local et souletin. C’est ainsi que «les souletins l’ont gardé en vie, en y intégrant les changements que le cours du temps exigeait.» (Zuberoako herri teatroa, 55-56).
En revanche, les successeurs d’Hérelle ne s’accordent pas sur l’arrivée de ce type de théâtre en Soule. D’après Pierre Lafitte, tout comme Hérelle, il a intégré la Soule à la fin du XVème siècle, alors que Francisque Michel et Julien Vinson situent l’évènement au XIIIème siècle ou un peu plus tard, Webster au XIVème et Albert Léon au XVIème.
Les textes de pastorales les plus anciens, sous forme de manuscrits, datent du XVIIIème siècle : le premier dont nous ayons connaissance est Sainte Elisabeth de Portugal, de 1750, à Esquiule. Toutefois, d’après Oihartzabal, la pastorale semblant bien fixée ici, l’on peut supposer qu’elle existait depuis le siècle précédent, c’est-à-dire le XVIIème.
L’académicien souletin et labourdin Txomin Peillen est du même avis; en effet, dans plusieurs textes datant XVIIIème siècle, on atteste des traces de la langue basque du XVIIème siècle. Il considère en revanche la pastorale comme successeur des compositions théâtrales appelées miracles, qui abordaient aussi la vie des saints, alors que les mystères évoquaient la passion du Christ. En voici son explication: les juges calvinistes de Pau, après Jeanne d’Albret, opprimaient la Soule, car elle était restée majoritairement catholique : les souletins avaient préservé leur nature spécifique, en rendant hommage aux saints par le biais des pastorales. Les chefs calvinistes étaient éminemment intellectuels; ils ne tenaient compte que des écritures saintes elles-mêmes. Le peuple, lui, aimait les belles cérémonies, les processions, les images des saints, etc. Dans le même temps, les souletins préservaient leur langue et la coutume de la Soule, tout comme les juges de Pau. Voilà, si je l’ai bien interprété, le point de vue de Txomin Peillen.
Un dernier avis, mais franchement erroné, que je mentionne ici en tant que point de vue à écarter. L’ancien président de l’Académie de la Langue Basque Euskaltzaindia Manuel Lekuona écrivit que la pastorale venait du bertsolarisme. Depuis, plusieurs intellectuels du Pays Basque Sud la situent dans la littérature orale. Nous, souletins, nous savons que les acteurs n’interprètent pas des poèmes chantés improvisés, qu’ils apprennent bien les écrits par cœur, les mémorisent pour les chanter devant trois mille personnes. Avant, certains participants ne sachant pas lire, l’errejent (metteur en scène) de la pastorale leur apprenait les textes en les leur répétant, et ce même pendant les heures de travail, s’ils travaillaient ensemble. (INDEX)
Les premiers auteurs de pastorales, d’après Georges Hérelle, étaient des hommes d’église; voici les arguments qu’il avance pour justifier son point de vue:
Cependant, nous ne connaissons pas les noms des anciens auteurs de pastorales de Soule, puisqu’ils n’apparaissent nulle part, hormis celui du prêtre Jean Etxegarai sous la plume d’Oihenart, ce qui semble indiquer qu’il écrivait des pastorales de style basque.
Durant très longtemps, la seule personne dont on entendait parler était l’errejent ou metteur en scène de pastorale. La Soule a connu une véritable dynastie d’errejent, très célèbre: celle de la famille Héguiaphal, de Sohüta, dont nous avons bien connu le dernier représentant, Marcelin Héguiaphal. Le texte était apporté par l’errejent, sur manuscrit, retouché, allongé ou raccourci par ses soins en fonction des besoins. C’était donc, jusqu’à présent, la seule personne primée par les organisateurs de pastorales. Hérelle évoque douze errejent au XIXème siècle: deux enseignants, deux cordonniers, deux forgerons, un menuisier, un fabricant d’espadrilles, un plâtrier, un garde forestier, un chef cantonnier et un agriculteur. Le cantonnier était aussi agriculteur; il s’agissait de J. Aguer, propriétaire de la maison Bürgübürü, à Tardets.
C’est plus tard que le nom de l’auteur est apparu au grand jour; les premiers auteurs que nous avons connus étaient également errejent : l’atharraztar J.P. Saffores, vers 1839, avec Napoléon, et un autre atharraztar que je viens de mentionner, J. Aguer, avec trois pièces : François 1er (1900), Louis XI (1903) et Henri IV (1903).
Les premiers auteurs non errejent apparaissent en 1906, avec la pièce Üskaldünak Ibañetan : le prêtre Justin de Menditte et le jeune mauléonnais Clément d’Andurain. Ce dernier perdra la vie durant la grande guerre de quatorze. Ils ont longtemps représenté des exceptions, puisqu’il existe encore des auteurs errejent, notamment l’Ossessois Léon Salaber et le Barcusien Pierre Appeceix Salahanka, ainsi que Marcel Eihartxet Uthurry, barcusien également, bien que son nom n’ait pas été publié officiellement. Etxahun-Iruri succède à de Menditte et d’Andurain en 1953, à Barcus, avec la pièce Etxahun Koblakari. Pierre Bordaçarre est un exemple important d’auteur de pastorale. Pendant un quart de siècle, il sera le seul. Sur la couverture des livrets des pastorales écrites par Bordaçarre, son nom apparaît en grosses lettres, contrairement à la majorité des pastorales actuelles. (INDEX)
Selon le dessin de J.P. Tillac représentant la pastorale.
Le texte le plus ancien que nous connaissions date de 1750; c’est celui de la pastorale Sainte Elisabeth de Portugal, représentée cette année-là à Esquiule. Puis apparaît Jean de Paris, en 1859, à Larrau, et, la même année, Œdipe à Camou. En 1760, à nouveau Jean de Paris à Larrau ; en 1769, Richard Cœur de Lion à Sauguis, et Histoire de Saint Eustache à Alçabéhéty ; en 1770, Clovis, à Carritte-de-Bas...
Nous voyons que les pastorales n’avaient pas lieu tous les ans, ce qui était le plus courant jusqu’à récemment. Il pouvait en revanche y avoir deux ou trois pastorales la même année, parfois même dans des villes très proches: c’est aujourd’hui un défi que l’on préfère éviter, car il présente trop de risques, notamment financiers.
Par ailleurs, la même pièce pouvait être présentée plusieurs fois à peu d’années d’intervalle, et même deux années consécutives, dans la même ville ou pas. Par exemple,Œdipe fut présentée en 1792 à Garindein et à Camou, en 1793 à Aroue et à nouveau à Garindein; Godefroy de Bouillon à Aïnharp en 1790, en 1793 à Ordiarp et à nouveau à Aïnharp, en 1798 à nouveau dans ces deux communes, puis en 1816 à Lambare.
Durant la Révolution Française, plusieurs pastorales furent interdites; entre autres, Charlemagne / Roland, en 1796, à Sunharrete. Elle fut présentée à Alos la même année, et Prodiga fut représentée à Arrast, curieusement sous ce titre basque, alors que qu’elle était présentée dans d’autres villes sur plusieurs années sous le titre de L’enfant prodigue. Soit dit en passant que les pastorales portaient des titres français jusqu’à récemment. Il est vrai qu’elles étaient adaptées de livrets français, qui étaient diffusés sur les marchés par des vendeurs itinérants.
Une autre spécificité des anciennes pastorales réside dans leur longueur. A l’époque, elles duraient, parait-il, deux jours. La durée fut ensuite raccourcie à un seul jour, puis, au début du vingtième siècle, de sept-huit heures à six heures; entre les deux grandes guerres, les errejent Sallaber et Heguiaphal la raccourcirent à quatre heures, les pièces occupant ainsi l’après-midi.
La scène était plus grande qu’aujourd’hui et composée de deux ou trois parties. L’avant de la scène était laissé libre, pour laisser place aux batailles à cheval. Le public s’installait donc de part et d’autre de la scène.
Il y a eu des pastorales sans batailles, comme sans bergers, ce qui semble aujourd’hui peu probable, surtout en ce qui concerne les bergers : même quand l’histoire n’en a pas besoin, on les fait apparaître, pour le plaisir du public. C’est ainsi qu’il fut fait, notamment, dans celle de Camou-Cihigue : on racontait la vie d’un marin, qui avait sans doute peu de liens avec les bergers; mais, vers la fin de la représentation, les bergers apparurent, comme par surprise, par nécessité. Les anciens organisateurs de pastorales étaient plus inflexibles ; si ce n’était nécessaire, ils n’en présentaient pas. Il est vrai qu’aujourd’hui le nombre de bergers a beaucoup diminué, or que ce qui est rare est précieux.
Cela dit, les piliers de la pastorale n’ont pas changé, notamment les trois portes: la rouge, couleur des feux de l’enfer, la bleue, couleur du ciel, et au milieu, la blanche, couleur neige, couleur lumière, exprimant la pureté. Les couleurs des vêtements reflètent aussi l’appartenance des personnages : rouge pour les turcs, bleu pour les chrétiens. C’est toujours sur ce fondement que se construit la pastorale.
De même, les airs et les structures des versets sont des plus anciens. Evoquons brièvement leur structure. Le verset apparaît le plus souvent en quatre lignes, mais compte en réalité deux vers divisés en leur milieu : deux majuscules au début, deux rimes à la fin, et deux phrases entre les deux.
Le quatrain de la pastorale est un faux quatrain et un vrai distique: il comporte deux vers, attestés par deux majuscules au départ et deux rimes ou assonances à l’arrivée, avec entre les deux autant de phrases. Chaque vers est coupé en deux hémistiches. On pourrait l’écrire sur une ligne, ce qui nous dispenserait d’explications foireuses telles que celle-ci: «quatre vers avec une majuscule au début du premier et du troisième vers, et la rime à la fin du deuxième et du quatrième vers». Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?
Certains chercheurs critiquent le langage des anciennes pastorales, affirmant qu’il est prétentieux, orgueilleux et opaque, et, qu’en outre, il compte d’innombrables emprunts français. D’après les passages que j’ai lus, il me semble que ces critiques sont trop dures : nos prédécesseurs maniaient de belles phrases, utilisaient le verbe à leur guise, mais il est vrai qu’ils intégraient des mots étrangers sans raison, alors qu’ils disposaient des équivalents basques. Cependant, cette erreur est toujours vraie chez de nombreux souletins, encore aujourd’hui, par paresse d’esprit: ils prennent n’importe quel mot français et se contentent d’ajouter un a à la fin, considérant cela comme du souletin pür-pürra...
Citons une autre spécificité ancienne: à l’époque, les pastorales étaient une affaire d’hommes, puisque même les rôles de femmes étaient joués par des hommes. Il y avait ensuite parfois une pastorale considérée comme moindre, plus petite, présentée par les filles et les jeunes femmes du village.(INDEX)
Hérelle disait que les premiers auteurs de pastorales devaient être des hommes d’églises; par la suite, semble-t-il, la roue tourna, bien que je ne sache quand. Toujours est-il que jusqu’à récemment la pastorale avait très mauvaise réputation auprès des prêtres. Vers la fin du XIXème siècle, le grand auteur Emmanuel Inchauspé usa de mots très violents envers les errejent de pastorales, déclarant qu’ils étaient d’ignorants prétentieux. Et n’oublions pas qu’à l’époque les errejent étaient également auteurs de pastorales, comme les atharraztar Saffores et Aguer...
Au XXème siècle, entre les deux grandes guerres, le prêtre Pierre Lanouguère, alias Pette Xibero, dans un de ses articles, se moqua copieusement des acteurs.
Certains versets étant écrits en français, en voici des petits extraits, transcrits par Lanouguère tels qu’ils furent prononcés par les acteurs:
Le roi turc Senechal:
Halhon compagnons,
Trabertzon la montagné.
H’il n’y a point dé pardon,
Ravachons la campagné.
Le roi turc Octavius:
Halhon, mes camarades,
Etsaiak heben dütügu!
Har etzatzüe ezpatak,
Eta gardez vos positions!
Plus loin, voici une autre moquerie de Lanouguère:
«Il me semble que je vois au milieu de la rue le Pape vêtu de blanc, une magnifique couronne sur la tête, une grande croix dorée dans les mains! Comme il passe près de moi, je lui déclare:
- Bonjour, Très Saint Père, c’est un grand honneur que vous faites aujourd’hui à notre ville!
- Oui ! Je suis Pape aujourd’hui et demain... peut-être juge!»
De même, le prêtre Espil de Garindein, était opposé à la pastorale. Quand une pastorale était organisée dans la ville, il passait la soirée à prier à l’église, demandant pardon pour les péchés qui allaient être commis. Il refusa même un jour ses pâques à son chantre car il était acteur de la pastorale. Ce chantre s’appelait Battitta Urruty; il deviendra par la suite süjet (personnage principal de pastorale), ainsi qu’errejent célèbre, grand et admirable. Ses pâques lui étant refusée à Garindein, il les fit à Mauléon, où l’archiprêtre souletin Mgr Etcheber, fils de Garindein, les lui accorda de bon cœur. De fait, ce n’était ni un homme ni un curé comme les autres : il avait fait la guerre de quatorze dans les tranchées en tant qu’aumônier, il avait le grade de commandant, il parlait allemand, et il s’était servi de ces trois qualités, lors du fameux mois d’août 1944, pour discuter avec les allemands, afin qu’ils ne brûlassent pas une bonne partie de la ville de Mauléon. En d’autres termes, il avait l’esprit un peu plus ouvert que le pauvre Espil. Alors que la pastorale Robert le diable se préparait, je pense que c’était en 1951 à Garindein, la première depuis la fin de la seconde guerre mondiale, il appela au téléphone le prêtre intellectuel Pierre Lafitte: «Dites-moi, mon cher ami, puisque vous êtes un grand défenseur de la langue basque, vous devriez étudier la pastorale, car elle est le théâtre spécifique et admirable de la Soule. Justement, il y en a une de prévue dimanche prochain à tel endroit. Vous devez absolument être présent, vous ne le regretterez pas!» Lafitte lui promit immédiatement qu’il n’y manquerait pas. Alors, Mgr Etcheber, rusé comme un renard,prit le téléphone et appela les prêtres souletins qui disposaient eux-mêmes de l’appareil : «Mon cher ami, le prêtre Lafitte, amateur de pastorale, sera présent dimanche. Nous devrions nous y rendre également. Faites-le savoir aux prêtres voisins!» Le bruit s’étendit rapidement, et le dimanche suivant, les prêtres souletins et même d’autres se rendirent à la pastorale. Ensuite, en 1976, la pastorale qui racontait l’histoire de Sainte Engrâce fut présentée dans cette même ville par le prêtre Junes Casenave, qui en était originaire. Même l’évêque de Bayonne Pierre Moleres avait l’habitude d’assister aux pastorales. (INDEX)
Détail de représentation de la pastorale Allande d'Oihenart à Musculdy (Soule). Juillet 1985.
Bibliographie
La liste suivante n’est pas une bibliographie savante: les œuvres citées sont très accessibles. J’y ai classé les auteurs non par ordre alphabétique, mais par ordre chronologique, en commençant par le texte le plus ancien évoquant la pastorale souletine.
Michel, Francisque: Le Pays Basque, 1857. Elkar, 1994.
Webster, Wentworth: Les loisirs d’un étranger au Pays Basque, 1901. Elkarlanean, 1999.
Hérelle, Georges:
- La représentation des Pastorales basques à sujets tragiques, 1923, Paris.
- Les Pastorales à sujets tragiques. Techniques des pièces. Histoire des répertoires. 1926, Paris.
- Le répertoire du Théâtre tragique. Catalogue analytique. 1926, Paris.
Urkizu, Patri: Eusko teatroaren historia, 1975, Donostia-San Sebastián.
Casenave, Junes:
- Vers l’origine du théâtre souletin, revue Ekaina n° 6, 1983.
- Zuberotar antzerkiaren sortzeaz eta iturriez, revue Antzerti, 1983.
- Nombreux articles dans différents journaux et revues.
- Deux travaux encore inédits:
1-Xiberoko antzertia edo pastorala.
2-La pastorale, théâtre populaire souletin. Ils devraient être publiés prochainement.
Haritschelhar, Jean: Etre basque. La pastorale, pp. 276-286. Privat, 1983.
Oyharçabal, Bernard:
- Zuberoako Herri Teatroa, Donostia-San Sebastián, 1985.
- La pastorale souletine. Edition critique de Charlemagne. Donostia- San Sebastián, 1991.
- Place de Sainte Elisabeth de Portugal (1750) dans l’histoire des tragédies traditionnelles en langue basque, revue Lapurdum IX, décembre 2004, Bayonne (pp. 205-214).
Aguergaray, Arnaud:
- Livret de la pastorale A.d’Oihenart, Musculdy, 1985.
- Les pastorales modernes en Barétous, revue Ekaina n°40, 1991, pp. 283-294.
- Cent ans de pastorales en Soule et dans les Pyrénées, Jakintza, Ciboure, 2008.
- Nombreux articles dans différents journaux et revues.
Lauburu: La pastorale, Théâtre populaire basque en Soule (1951-1980), Bayonne, 1987.
Orpustan, Jean-Baptiste: Précis d’histoire littéraire basque, 1545-1950, Izpegi, 1996.
Davant, Jean-Louis:
- Pastoralaren aldaketaz, Tolosa, 1998/XI/13-14, Antonio Maria Labaienen mendeurrena, V. Herri-Literatura Jardunaldiak: Herri antzerkiaz (pp. 301-313).
- Nombreux articles dans différents journaux et revues.
- Igaraneko trajeria zonbait: livret de la pastorale Xiberoko Jauna, Ezpeize, 2008.
Marliave, Oilivier de: Fêtes et traditions du Pays Basque, éditions Sud-Ouest, 1998.
Kortazar, Jon: Pastoralak, Egan 1998 –1/2 (supplément).
Etchécopar Etchart, Hélène:
- Théâtres basques, une histoire du théâtre populaire en marche... Gatuzain, Bayonne, 1998.
- Ambivalence du théâtre populaire basque: Théâtre populaire européen, Eusko Ikaskuntza, Bayonne, 1998 (pp. 63-85).
Fernandez de Larrinoa, Kepa: Pastoralaren azkenaren zentzazioak, Eusko Ikaskuntza, pp.181-188. (INDEX)
Opinion des lecteurs:
comments powered by Disqus