Évolution de lčéconomie en Soule: situation actuelle et défis pour le futur
* Traduction au français de l´original en basque
Michel Etchebest


1) Pour parler de lčéconomie en Soule, il faut, dčabord, faire un rappel historique


La Soule est une province qui vit de lčagriculture depuis toujours. 13500 habitants vivent dans 35 villages. La Soule est organisée autour de deux villes principales Tardets et Mauléon. La population Tardetsest très attachée à la terre, mais il a fallu comme dans beaucoup de pays de montagnes, partir plutôt que mourir de faim. Des familles nombreuses ont subsisté et les techniques agricoles nčétaient pas comme actuellement si bien adaptées. Certains sont allés vivre dans les villes voisines, comme en Labourd ou plus loin en Amérique, comme à la poursuite dčun rêve !

Dans cette histoire difficile, il y a 150 ans, un événement passa sous silence à Mauléon. Ce fut, lčintroduction de la première machine à tisser à Mauléon en 1864. Cet événement marqua la fin du siècle. Dčabord si les 35 villages de Soule ont perdu de leur population, la ville de Mauléon, à lčinverse, sčest développée. Une industrie nouvelle est née grâce aux nouvelles techniques. Pour fabriquer les espadrilles le tissu était utilisé et Mauléon a compté jusqučà 2300 postes de travail dans cette activité.


Mais ce qui est étonnant est que ce développement ne sčest pas fait grâce aux souletins, mais avec des gens venant de lčextérieur.

A Mauléon, sont arrivés des Italiens, puis lors de la guerre civile dčEspagne, beaucoup de réfugiés, originaires dčAragon et de Navarre et dans les années 1950/60, ce furent les Portugais. Et, étant donné que les enfants des agriculteurs souletins ne voulurent pas travailler dans cette industrie, la Soule se partagea en deux. Dčune part Mauléon, avec ses usines et sa population dčimmigrés et dčautre part 34 villages continuant à travailler sur lčexploitation agricole. Cette division de la Soule est perceptible encore aujourdčhui : Mauléon nčest pas basque, mais plutôt espagnole, alors que la campagne environnante lčest restée profondément.

Mauléon


Lčéconomie a suivi ces deux directions. Lčactivité agricole sčest réduite petit à petit, comme dčailleurs dans dčautres pays de haute montagne et Mauléon a perdu ses fabriques dčespadrilles. Aujourdčhui il ne reste plus que 200 postes de travail dans ce type dčindustrie. La Soule sčest dépeuplée car les jeunes ont quitté le pays.

Aujourdčhui la Soule vit sur trois " pieds " : lčindustrie, lčagriculture et les services. Chaque " pied " occupe 1000 emplois.

Même si cette industrie ne fait vivre que 200 personnes dans la fabrication dčespadrilles, une diversification sčest créée autour dčemplois nouveaux occupant 1000 postes de travail, dans la mécanique, le plastique ou dans lčindustrie déjà existante dans les environs. Les fabricants de caoutchouc ou de tissu ont trouvé des marchés nouveaux dans lčautomobile ou dans dčautres secteurs.


La mono industrie de lčespadrille régressant, des postes de travail ont été perdus, mais actuellement lčindustrie est présente en Soule, certes diversifiée, mais elle voit lčavenir dčun bon Šil.

Lčagriculture aussi fait sa restructuration. La majorité des agriculteurs de Soule vit de lčélevage ovin. Grâce au label de qualité, les agneaux se vendent mieux, et le lait de brebis se vend bien grâce au label dčorigine Ossau-Iraty. Les éleveurs sont groupés en différentes coopératives et cčest en Soule que le taux dčinstallation de jeunes dans lčagriculture, est le plus élevé, comparé à la France. Ce travail de groupe apporte des fruits et les jeunes agriculteurs ne sont pas esseulés dans leurs exploitations, ils travaillent ensemble. Ces regroupements nourrissent leurs réflexions afin de prévoir leur futur.

Le dernier " pied " est le secteur des services. De ce côté, on entend dire souvent que la Soule est bien équipée : 5 lycées dans lčenseignement, les services publics sont présents. Mais ces services dépendent de lčactivité économique et si des problèmes apparaissent sur les deux autres " pieds ", pour le secteur des services, ce serait préjudiciable.

Dernier détail, sčil faut donner une analyse juste de la Soule, cčest la situation de la culture basque. La Soule a été longtemps un pays peuplé de basques, parlant lčeuskara. Aujourdčhui les pastorales et les mascarades subsistent. Mais, on se rend compte que la langue se perd et il y a de moins en moins de bascophones. Nous sommes en train de perdre nos racines et notre culture risque de sčéteindre.

2) Et demain ?

Nous pensons que la Soule a de lčavenir, et lčon ne doit pas avoir peur. Cčest exact, cčest un pays affaibli, ces dernières années, mais il fallait faire une purge, et dčaprès certains si lčindustrie de lčespadrille avait disparu plus tôt ou dans un délai plus court, il nčy aurait pas eu tant de dégâts. Cčest ainsi que la Soule avec ses élus, ses responsables économiques, ses associations, a mis en place un plan " 600 emplois en 10 ans ".


 

Le but de ce plan est de sauvegarder lčemploi actuel dans les dix années en Soule. Ce qui signifie que, même si aujourdčhui on perd de la population active, dans 10 ans nous en gagnerons.

Sainte-Engrâce

Dans le secteur économique, sur ces 600 emplois, 400 sont créés dans lčindustrie et 200 dans les services ou des secteurs nouveaux.

Les études ont été faites minutieusement et cette année 2002 est le début de cette planification. La communauté des communes de Soule (les 35 communes de Soule se sont regroupées en une communauté il y a deux ans) dirige ce programme.

Pour nous soutenir, le gouvernement français et lčAquitaine nous ont apporté des aides financières. Pour prêter de lčargent aux entreprises ils ont créé un fonds spécial de 1 500 000 euros. Lčaide à la formation et la construction de logements font partie du programme .

Pour terminer, la société SODIE (une structure semblable) à celle de la Chambre de Commerce) apportera de lčaide aux entreprises, pour la mise en place de nouveaux projets et construire de nouvelles usines. SODIE est représentée dans toute la France,et par son intermédiaire, de nouvelles industries et de nouveaux industriels viendraient dčailleurs.

Mais, nous sommes plusieurs à penser que la solution pour la Soule, viendrait dčHegoalde. Pour avoir des relations, il faut compter sur la volonté des gens. Les politiques ne vont pas nous encourager dans cette voie.

Lčéconomie de la Soule a des points communs avec celle dčHegoalde et dans cette perspective des démarches ont été établies. Ayant la même culture et la même langue, pourquoi pas de fraternité dans le domaine économique ? Il y a de lčargent, cčest nécessaire, mais il ne fait pas la force économique. En premier lieu, cčest le résultat du travail accompli par des hommes et des femmes, et ainsi on construit un pays. La Soule désire renforcer les relations avec Hegoalde et les approfondir.

A ce jeu-là, comme toujours en France, les mesures nécessaires pour soutenir la langue ne peuvent pas être prises. Lčéconomie dčun pays dépend de son identité. Comment faire ? En ce qui concerne la langue, toutes les décisions prises, sont tranchées dčavance. La France tient toujours ferme. Pendant ce temps, les ikastolas de Soule vivent difficilement et les gens laissent de côté lčeuskara, parce qučils savent qučen ce moment, ce nčest pas utile dans la vie quotidienne. Ceci apporte de lčombre à notre plan.

Pour terminer, les Souletins ont confiance dans leur pays ! Mais, puisqučil est le plus petit des frères dčEuskal Herria, la Soule a besoin de ses aînés de toute urgence. Alors, lecteur bien aimé, si vous avez une opinion sur le développement de la Soule, on accueillera volontiers vos suggestions.


Photos: http://www.infobasque.com/villes/mauleon.htm,
http://perso.club-internet.fr/jmglaria/PBasque-st-engrace.htm,
http://www.argia.com/gida/eskiula1a.htm#argazkiak

Euskonews & Media 172.zbk (2002 / 6 / 21-28)


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