1) Pour parler de lčéconomie en Soule, il faut, dčabord,
faire un rappel historique
La
Soule est une province qui vit de lčagriculture depuis toujours.
13500 habitants vivent dans 35 villages. La Soule est organisée
autour de deux villes principales Tardets et Mauléon. La
population est
très attachée à la terre, mais il a fallu
comme dans beaucoup de pays de montagnes, partir plutôt
que mourir de faim. Des familles nombreuses ont subsisté
et les techniques agricoles nčétaient pas comme actuellement
si bien adaptées. Certains sont allés vivre dans
les villes voisines, comme en Labourd ou plus loin en Amérique,
comme à la poursuite dčun rêve !
Dans cette histoire difficile, il y a 150 ans, un événement
passa sous silence à Mauléon. Ce fut, lčintroduction
de la première machine à tisser à Mauléon
en 1864. Cet événement marqua la fin du siècle.
Dčabord si les 35 villages de Soule ont perdu de leur population,
la ville de Mauléon, à lčinverse, sčest développée.
Une industrie nouvelle est née grâce aux nouvelles
techniques. Pour fabriquer les espadrilles le tissu était
utilisé et Mauléon a compté jusqučà
2300 postes de travail dans cette activité.
Mais ce qui est étonnant est que ce développement
ne sčest pas fait grâce aux souletins, mais avec des gens
venant de lčextérieur.
A Mauléon, sont arrivés des Italiens, puis lors
de la guerre civile dčEspagne, beaucoup de réfugiés,
originaires dčAragon et de Navarre et dans les années 1950/60,
ce furent les Portugais. Et, étant donné que les
enfants des agriculteurs souletins ne voulurent pas travailler
dans cette industrie, la Soule se partagea en deux. Dčune part
Mauléon, avec ses usines et sa population dčimmigrés
et dčautre part 34 villages continuant à travailler sur
lčexploitation agricole. Cette division de la Soule est perceptible
encore aujourdčhui : Mauléon nčest pas basque, mais plutôt
espagnole, alors que la campagne environnante lčest restée
profondément.

Lčéconomie a
suivi ces deux directions. Lčactivité agricole sčest réduite
petit à petit, comme dčailleurs dans dčautres pays de haute
montagne et Mauléon a perdu ses fabriques dčespadrilles.
Aujourdčhui il ne reste plus que 200 postes de travail dans ce
type dčindustrie. La Soule sčest dépeuplée car les
jeunes ont quitté le pays.
Aujourdčhui la Soule vit sur trois " pieds " : lčindustrie, lčagriculture
et les services. Chaque " pied " occupe 1000 emplois.
Même si cette industrie ne fait vivre que 200 personnes
dans la fabrication dčespadrilles, une diversification sčest créée
autour dčemplois nouveaux occupant 1000 postes de travail, dans
la mécanique, le plastique ou dans lčindustrie déjà
existante dans les environs. Les fabricants de caoutchouc ou de
tissu ont trouvé des marchés nouveaux dans lčautomobile
ou dans dčautres secteurs.
La
mono industrie de lčespadrille régressant, des postes de
travail ont été perdus, mais actuellement lčindustrie
est présente en Soule, certes diversifiée, mais
elle voit lčavenir dčun bon Šil.
Lčagriculture aussi fait sa restructuration. La majorité
des agriculteurs de Soule vit de lčélevage ovin. Grâce
au label de qualité, les agneaux se vendent mieux, et le
lait de brebis se vend bien grâce au label dčorigine Ossau-Iraty.
Les éleveurs sont groupés en différentes
coopératives et cčest en Soule que le taux dčinstallation
de jeunes dans lčagriculture, est le plus élevé,
comparé à la France. Ce travail de groupe apporte
des fruits et les jeunes agriculteurs ne sont pas esseulés
dans leurs exploitations, ils travaillent ensemble. Ces regroupements
nourrissent leurs réflexions afin de prévoir leur
futur.
Le dernier " pied " est le secteur des services. De ce côté,
on entend dire souvent que la Soule est bien équipée
: 5 lycées dans lčenseignement, les services publics sont
présents. Mais ces services dépendent de lčactivité
économique et si des problèmes apparaissent sur
les deux autres " pieds ", pour le secteur des services, ce serait
préjudiciable.
Dernier détail, sčil faut donner une analyse juste de la
Soule, cčest la situation de la culture basque. La Soule a été
longtemps un pays peuplé de basques, parlant lčeuskara.
Aujourdčhui les pastorales et les mascarades subsistent. Mais,
on se rend compte que la langue se perd et il y a de moins en
moins de bascophones. Nous sommes en train de perdre nos racines
et notre culture risque de sčéteindre.
2) Et demain ?
Nous pensons que la Soule a de lčavenir, et lčon ne doit pas
avoir peur. Cčest exact, cčest un pays affaibli, ces dernières
années, mais il fallait faire une purge, et dčaprès
certains si lčindustrie de lčespadrille avait disparu plus tôt
ou dans un délai plus court, il nčy aurait pas eu tant
de dégâts. Cčest ainsi que la Soule avec ses élus,
ses responsables économiques, ses associations, a mis en
place un plan " 600 emplois en 10 ans ".
Le but de ce plan
est de sauvegarder lčemploi actuel dans les dix années
en Soule. Ce qui signifie que, même si aujourdčhui on perd
de la population active, dans 10 ans nous en gagnerons.
Dans
le secteur économique, sur ces 600 emplois, 400 sont créés
dans lčindustrie et 200 dans les services ou des secteurs nouveaux.
Les études
ont été faites minutieusement et cette année
2002 est le début de cette planification. La communauté
des communes de Soule (les 35 communes de Soule se sont regroupées
en une communauté il y a deux ans) dirige ce programme.
Pour nous soutenir, le gouvernement français et lčAquitaine
nous ont apporté des aides financières. Pour prêter
de lčargent aux entreprises ils ont créé un fonds
spécial de 1 500 000 euros. Lčaide à la formation
et la construction de logements font partie du programme .
Pour terminer, la société SODIE (une structure semblable)
à celle de la Chambre de Commerce) apportera de lčaide
aux entreprises, pour la mise en place de nouveaux projets et
construire de nouvelles usines. SODIE est représentée
dans toute la France,et par son intermédiaire, de nouvelles
industries et de nouveaux industriels viendraient dčailleurs.
Mais, nous sommes plusieurs à penser que la solution pour
la Soule, viendrait dčHegoalde. Pour avoir des relations, il faut
compter sur la volonté des gens. Les politiques ne vont
pas nous encourager dans cette voie.
Lčéconomie de la Soule a des points communs avec celle
dčHegoalde et dans cette perspective des démarches ont
été établies. Ayant la même culture
et la même langue, pourquoi pas de fraternité dans
le domaine économique ? Il y a de lčargent, cčest nécessaire,
mais il ne fait pas la force économique. En premier lieu,
cčest le résultat du travail accompli par des hommes et
des femmes, et ainsi on construit un pays. La Soule désire
renforcer les relations avec Hegoalde et les approfondir.
A ce jeu-là, comme toujours en France, les mesures nécessaires
pour soutenir la langue ne peuvent pas être prises. Lčéconomie
dčun pays dépend de son identité. Comment faire
? En ce qui concerne la langue, toutes les décisions prises,
sont tranchées dčavance. La France tient toujours ferme.
Pendant ce temps, les ikastolas de Soule vivent difficilement
et les gens laissent de côté lčeuskara, parce qučils
savent qučen ce moment, ce nčest pas utile dans la vie quotidienne.
Ceci apporte de lčombre à notre plan.
Pour terminer, les Souletins ont confiance dans leur pays ! Mais,
puisqučil est le plus petit des frères dčEuskal Herria,
la Soule a besoin de ses aînés de toute urgence.
Alors, lecteur bien aimé, si vous avez une opinion sur
le développement de la Soule, on accueillera volontiers
vos suggestions.
Photos:
http://www.infobasque.com/villes/mauleon.htm,
http://perso.club-internet.fr/jmglaria/PBasque-st-engrace.htm,
http://www.argia.com/gida/eskiula1a.htm#argazkiak |