Aun a pesar de haberse
producido las elecciones presidenciales de Francia
el pasado 5 de mayo y que los artículos
que se exponen a continuación hacen fundamentalmente
referencia a la primera vuelta de las elecciones;
ha parecido oportuno publicarlos, ya que muestran
el contexto socio-político del País
Vasco continental.
Nahiz
eta maiatzaren 5ean Frantziako hauteskundeen
azken emaitzak jakin eta honako artikuluak,
batez ere, lehenengo bueltari buruzkoak izan,
egokia iruditzen zaigu artikuluak plazaratzea,
Iparraldeko egoera sozio-politikoa erakusten
baitute.
Nous avons considéré
opportun de publier ces articles afin de présenter
la situation socio-politique au Pays Basque
continental, suite aux résultats du premier
tour des élections présidentielles
françaises du 5 mai. |
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Les
résultats du premier tour des élections présidentielles
en France (21 avril 2002) ont été l’occasion d’une
énorme surprise. En effet, on n’assistera pas au second
tour au classique affrontement droite-gauche
mais la droite (Chirac) affrontera l’extrême droite (Le
Pen), la gauche (Jospin) se trouvant éliminée. Il
faut remonter à 1969 pour retrouver un scrutin présidentiel
dont la gauche fut absente, avec à l’époque l’affrontement
de deux candidats de droite
( Pompidou et Poher).
Les commentateurs
et analystes politiques n’ont pas manqué de souligner dès
que le résultat fut connu (dès avant 20 heures)
son caractère exceptionnel, en employant les expressions
de « choc », de « séisme » ou encore
de « cataclysme ».
Comment en est-on
arrivé là ? Comment un tel phénomène
que personne – et surtout pas les instituts de sondage – n’avait
prévu, a-t-il pu se produire ? Certes, on sentait
depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, l’exaspération
des Français, leur dégoût de la classe politique
accusée d’avoir trempé dans nombre de scandales
et d’« affaires », leur désintérêt
et leur désaffection à l’égard de la chose
politique, la montée des extrêmes (plutôt de
gauche d’ailleurs). Certes, on savait que les deux qualifiés
pour le second tour seraient les plus mal classés de l’histoire
des élections présidentielles en France et de fait
Chirac ne recueille que 19,9% des suffrages exprimés et
13,75% des inscrits, Le Pen se contentant pour sa part de 16,9%
des suffrages exprimés et 11,7% des inscrits. Mais personne
n’avait prévu la présence de Le Pen au second tour
et l’élimination de Jospin dès le soir du premier
tour, 195 000 voix à peine les séparant.
Pour expliquer cette
situation, plusieurs facteurs sont à prendre sans doute
en considération ; il ne faisait pas de doute pour
les Français que les deux candidats du second tour seraient
Chirac et Jospin puisque c’était ce que leur prédisaient
depuis des mois les instituts de sondage. Partant de là,
l’éparpillement des candidatures à gauche ( 4 candidats
sans compter Chevènement) et à l’extrême gauche
(3 candidats) pouvait se donner libre cours. Par ailleurs, ce
n’est qu’après le résultat connu, que les instituts
de sondage ont expliqué aux Français qu’en fait,
le vote pour Le Pen était difficile pour ne pas dire impossible
à évaluer, les électeurs sondés rechignant
à avouer leur intention de voter pour lui. Un autre facteur
a été déterminant : la campagne électorale
s’est faite pour l’essentiel sur les problèmes de sécurité,
Chirac ayant délibérément placé sa
campagne sur ce terrain traditionnel de l’extrême droite.
Jospin lui a emboîté le pas et s’y est empêtré
au lieu de chercher à s’en défaire, car il s’agissait
là d’un problème certes réel en particulier
dans les grandes villes et dans les banlieues mais largement imaginaire
dans nombre de provinces rurales françaises. Des déclarations
maladroites sur son programme ( « mon projet n’est pas socialiste »)
ou sur l’âge et l’usure du pouvoir chez Chirac, ont achevé
de le discréditer. Comment n’a-t-il pas pu – ayant gouverné
la France pendant cinq ans, à la tête d’un gouvernement
de « gauche plurielle » – convaincre un seul de ses
3 partenaires (Verts – Radicaux de Gauche – Communistes) de ne
pas se présenter à cette élection, ce qui
lui aurait permis d’assurer sa présence au second tour ?
Décidément, ses stratéges politiques étaient
aussi médiocres que ses hommes de communication et d’image.
Depuis cette défaite
de la gauche, les « regrets » de certains, les nombreuses
mobilisations anti-fascistes des lycéens et des étudiants,
les imposants défilés des partis de gauche, des
syndicats et des associations le 1er mai à Paris
mais aussi dans la France entière, laissent entrevoir un
sursaut qu’on ne pourra cependant mesurer que lors des élections
législatives des 9 et 16 juin prochains.
Les résultats
en Iparralde La comparaison des résultats
en France et en Iparralde (voir tableau ci-dessous) conduit à
d’intéressantes constatations.
Les candidats qui
baissent en Iparralde par rapport à la moyenne française
sont Le Pen (chute énorme de 7 points . Qui disait les
Basques racistes ?), Chevènement avec ses recettes
uniformisatrices) et Mégret (confirmation du peu de réceptivité
aux idées extrémistes de droite en Pays Basque).
Les candidats au
contraire qui progressent sont Bayrou (UDF) et Saint-Josse (Chasseurs)
deux « voisins béarnais » dont les mouvements
sont traditionnellement bien implantés au Pays Basque,
Chirac ( mais ce dernier enregistre une baisse de 2,6 points par
rapport au premier tour de l’élection présidentielle
de 1995), et enfin Mamère (Verts) et Besancenot (Ligue
Communiste Révolutionnaire, trotskiste), les deux seuls
candidats qui s’étaient déclaré en faveur
du département Pays Basque et ayant ainsi bénéficié
de voix abertzale.
En se risquant
à faire un pronostic pour le second tour, on peut prédire
qu’en Iparralde, terre de prédilection de la droite modérée
et hostile aux extrêmes, la vote en faveur de Chirac y sera
encore plus massif que dans l’ensemble français.
|
FRANCE
|
IPARRALDE
|
ÉCART
|
CANDIDATS
|
Suffrages
exprimés % |
Suffrages
exprimés % |
Iparralde
/France |
CHIRAC |
19,9 |
23,2 |
+3,3 |
LE
PEN |
16,7 |
9,7 |
-7 |
JOSPIN |
16,2 |
16,2 |
- |
BAYROU |
6,8 |
10,7 |
+3,9 |
LAGUILLER |
5,7 |
5,2 |
-0,5 |
CHEVÈNEMENT |
5,3 |
3,6 |
-1,7 |
MAMÈRE |
5,2 |
6,3 |
+1,1 |
BESANCENOT |
4,2 |
5,5 |
+1,3 |
SAINT-JOSSE |
4,4 |
8,1 |
+3,9 |
MADELIN |
3,9 |
3 |
-0,9 |
HUE |
3,4 |
2,9 |
-0,5 |
MÉGRET |
2,3 |
1 |
-1,3 |
TAUBIRA |
2,3 |
1,8 |
-0,5 |
LEPAGE |
1,9 |
1,5 |
-0,4 |
BOUTIN |
1,2 |
0,9 |
-0,3 |
GLUCKSTEIN |
0,5 |
0,3 |
-0,2 |
Jean-Claude Larronde,
historien |