Né
en 1842, mort en 1930, l’homme à la mémoire duquel
nous consacrons ces lignes a durant sa langue existence rendu
de très grands services à la langue basque.
Originaire de Bussunaritz, il fit
ses études d’abord au collège libre de Hasparren,
puis au petit séminaire de Larressore, d’où il entra
au grand séminaire de Bayonne. Il fut ordonné prêtre
en 1869. Successivement professeur, vicaire à Mauléon,
curé d’Aïcirits et d’Orègue, il devint, pour
raisons de santé, prêtre habitué en 1891.
A noter qu’il habita aussi Biriatou, Guéthary, Saint-Jean-de-Luz
et enfin Espelette. Il vécut ainsi en contact avec tous
les dialectes basques-français, et doué comme il
l’était d’une mémoire prodigieuse, ayant par ailleurs
recueilli un peu partout des mots, des chansons, des proverbes,
des devinettes, il pouvait être considéré
comme l’un des informateurs les plus précieux que pût
rencontrer un bascologue.
Lorsqu’il n’eut plus de cure à
occuper, il fut chargé de traduire les Annales de la
propagation de la foi. Et c’est ainsi que durant de longues
années et jusqu’à ses derniers moments il fit paraître
tous les deux mois un cahier d’une cinquantaine de pages écrit
en un labourdin en général archaïsant. Si Landerreche
n’avait eu à son actif que cette œuvre, il aurait déjà
droit à une grande reconnaissance de la part des bascophiles.
Mais une autre tâche lui tint aussi à cœur: lui qui
aimait tant sa langue maternelle, il fut des membres fondateurs
de l’Euskalzaleen biltzarra. Secrétaire de cette
Societé pendant très longtemps, il a fait beaucoup
plus que quiconque pour sa prospérité.
A l’Académie de Langue basque
il représentait le dialecte labourdin et prenait une part
active aux travaux du dictionnaire.
Collaborateur à divers journaux
et revues, lauréat des concours organisés par Antoine
d’Abbadie, il réunit en 1905 quelques uns de ces travaux
en une brochure intitulée Aphurka zahar eta berri, ahurtara
bat eskuararen alde. On y trouve un peu de tout, même
de la bibliographie et de la linguistique. Malheureusement, dans
ce dernier domaine, Landerreche en était resté à
ce qu ’on lui avait enseigne à l’école avant 1860
et il ne voulut jamais s’initier aux nouvelles méthodes.
Il avait rédigé une grammaire élémentaire
du labourdin, mais à la fin de sa vie se désintéressa
de ce travail et ne voulut pas le publier.
Tombé gravement malade à
une séance de l’Académie basque en janvier dernier
à Bilbao, il fut transporté à Espelette où
il s’éteignit quelques jours plus tard, après une
vie de labeur.
Georges LACOMBE |