De Garris à Ostabat, quel
passage litinéraire empruntait-il sur la Joyeuse ?
Le vieux chemin glisse un instant
aux frontières de Garris et dOneix avant de sengager
sur le territoire dOneix . Il longeait il ny a guère
les ruines de la maison Errecaldea, entre le ruisseau dEsquille
et le ruisseau dArgueryrou, mais ces ruines qui succédaient
à celles de Cambourthoua, ont elles-mêmes disparu
au milieu dun terrain vague nouvellement défriché.
Des indices de chemin creux se
voient en contre-bas du champ. Il sen dégage pour
franchir le ruisseau dAlgeyrou et buter sur la clôture
qui barre le passage. Au-delà le chemin sélargit
jusquà sa jonction avec le territoire de Beyrie,
où il oblique résolument à lEst en
direction du moulin de Peco-Berhoa, à la limite dOneix
et de Beyrie. Il continue rectiligne entre les deux territoires,
un simple bourrelet le rappelle à la hauteur de Peco-Berhoa.
Il arrête sa course, ou du moins les vestiges qui en assurent
la continuité, sur la départementale 8 de Saint-Palais
à Iholdy, à moins de deux kilomètres de
Saint-Palais, au contact du portail dentrée de la
propriété Peco-Berhoa, entre ce portail exactement
et la fontaine dErremu.
De Berhoa de Garris à
Peco-Berhoa dOneix, Berhoa du Bas, les relations topographiques
saffirment dans la désignation comparative des deux
maisons ; vue den bas, de la zone de confluence des
ruisseaux dEsquille, dArgueyrou et de la Joyeuse,
des extrémités des communes de Garris, dOneix,
de Luxe, de Beyrie et de Saint-Palais, la maison Berhoa de Garris
devient par rapport à Peco-Berhoa ce quelle est,
Berhoa du haut ou Gagneco-Berhoa.
VIEUX PONT DERREMU
Après la traversée
de la départementale 8 litinéraire fait corps
avec les terres dErremu de Beyrie, à lintérieur
de la boucle de la Joyeuse. Un vieux pont ly attend à
point nommé, entre les rives de Beyrie et de Saint-Palais.
Le pont dErremu recouvert
de dalles enjambe la rivière en dos dâne sur
deux arches. Il est dit romain et fait partie de la série
des ponts romains du voisinage, ceux du moulin dAmendeuix,
du moulin de Larribar et du quartier Aincy de Beyrie. Son architecture
le rapproche du vieux pont dUhart-Mixe, sur le ruisseau
de Pagolle, du vieux pont dObiloa de Beyrie limitrophe
de Lantabat. Sa réfection pourrait dater du début
du XVII° siècle selon lopinion dElie Lambert.
A quelques mètres de lui gît un petit tas de ciment,
contemporain selon toute vraisemblance de sa construction, un
agglomérat de briques pilées et de cailloux. Le
pic est nécessaire pour en détacher des parcelles
dont lexamen pourrait savérer instructif quant
à lancienneté de louvrage.
Il semble perdu dans le paysage,
hors de proportion avec les possibilités et les besoins
dune simple exploitation agricole dont les prairies et
les terres labourables sont groupées sur la rive gauche,
et dont le défrichement na entamé lautre
rive gauche, et dont le défrichement na entamé
lautre rive que depuis un an. La rive droite tributaire
du quartier Lucumendy de Saint-Palais, au pied de la colline
de même nom, abrite dans la falaise des tanières
de renards. Ces animaux disposent dans lisolement du site
dun admirable parcours de chasse à lintérieur
du cirque qui sétage de la rivière à
la colline.
Le chemin dexploitation
actuel est de date récente, ayant remplacé le chemin
authentique qui passait à lintérieur des
terres entre la propriété et la Joyeuse. Un dénivellement
du champ trahit lancien tracé qui pointait directement
dans laxe du pont.
Cest au milieu de ce champ
défriché à la veille de la guerre de 1914,
que les labours de novembre 1962 ont mis à jour une hache
en pierre. De facture soignée, en roche noire piquetée
et polie, elle a une hauteur de 14 cm, une largeur de 6 cm, à
la base du tranchant. Les deux critères du polissage et
du piquetage la situent à lépoque néolithique
où sopérait la révolution agricole
de la nouvelle pierre.
Cette découverte sur un
itinéraire inconnu que nous avions présenté
comme la terminaison en Basse-Navarre de la quatrième
route de Paris à Saint-Jacques-de-Compostelle, lui donnent
une audience nouvelle et lui ouvrent de nouvelles perspectives.
Elle suggère lhypothèse dune piste
préhistorique et très probablement lexistence
dun habitat néolithique. La finesse de la hache
ferait davantage penser à un objet funéraire resurgi
dune tombe quà un outil de travail proprement
dit.
Dans létat actuel
de nos connaissances, il nest pas sans intérêt
de noter la continuité de sites préhistoriques
sur un cheminement ancien. En remontant jusquaux falaises
de Sorde lAbbaye avec ses grottes sous abri, où
de minutieuses fouilles sont poursuivies par M. Arrambourou qui
prouvent la richesse du gisement, on accède au plateau
grâce à une faille du rocher connue sous le nom
de Chemin de Charlemagne aussi bien désigné Chemin
de la Cautère, cest-à-dire de la fontaine
chaude de Dax. Au-delà des gaves et de Pouillon, on trouve
le site préhistorique de la colline de Benarrucq, au pied
de laquelle a été décrite la voie romaine
de Dax à Pampelune.
Nous suivons à Erremu
et au pied de la colline Lucumendy le tracé primitif de
Sorde, de Pouillon et de Dax.
Les implantations jacobites et
les points importants de passage, gués, bacs, ponts, ny
manquent pas. Des installations romaines à Sorde et à
la métairie Barat-de-Vin y trouvent place, encore quaucune
borne milliaire ny ait fait sa preuve. A défaut
de borne nous trouvons un chemin pavé et un gué
pavé plongeant dans le lit de la Bidouze en liaison avec
la colline Saint-Sauveur et avec la colline Lucumendy. Ce gué
pavé quil est difficile de récuser comme
romain, témoigne à sa manière de la permanence
et de la continuité dun ancien passage.
Il est de moins en moins aisé
décarter la tentation qui hante beaucoup desprits,
et que pour notre part nous avons longtemps hésité
à formuler faute dindications suffisantes, celle
de la superposition des pas et des itinéraires à
travers les âges et du développement de la voie
jacobite à partir de la voie romaine, utilisatrice et
rénovatrice elle-même de la piste préhistorique.
PASSAGES DE LA JOYEUSE
Dans la série des ponts
romains du voisinage, le plus connu existait à 2 kilomètres
en amont au quartier Aincy de Beyrie. Une crue de la rivière
la emporté il y a quelques années.
Sa connaissance et son étude
détaillée par L. Colas ont incliné la route
à sa dévotion, en y fixant le passage de la voie
romaine de Bordeaux à Astorga. Cet auteur se fonde sur
la description romaine quil en donne et sur lexistence
de la voie jacobite de Garris à Ostabat par Aincy et Orsanco.
Colas a suivi ses guides saint-palaisiens de lépoque
sans soupçonner la concurrence dun autre passage.
Une des caractéristiques
de la recherche jacobite en Basse-Navarre est la multiplicité
des voies qui découle en tout premier lieu de la convergence
des principaux itinéraires du pèlerinage, mais
qui tient aussi au cloisonnement vallonné du Pays Basque,
responsable de léclosion de nombreux aiguillages.
Un de ces aiguillages fonctionnait
dans la zone de confluence et de confins qui précède
le pont dErremu. Près de la maison Peco-Berhoa se
détachait un branchement vers le prieuré-hôpital
de Saint-Palais. Il franchissait la Joyeuse au fond du quartier
des Barthes de Saint-Palais. On voit encore les pierres dun
gué dans la rivière et le mur dappui du tablier
dun pont sur la rive.
Cest au point dimpact
de litinéraire de Berhoa à Peco-Berhoa avec
le territoire de Beyrie, que se situe à la limite dOneix
et de Beyrie la naissance du chemin jacobite vers Aincy, Orsanco
et Ostabat. Il gravissait à même la haie la colline
de Charlotenia, où sa trace est pratiquement insaisissable.
Il reparaît au niveau du tronçon descendant vers
Charlotenia, passe devant la cour de cette maison, et se perd
à nouveau en direction de la départementale 8 quil
rejoignait à 3 kilomètres de Saint-palais, en bas
du ravin dOrgachury, du nom du ruisseau Argachuby qui sy
jette dans la Joyeuse. A partir de la côte dOrgachury
il se confond avec la route départementale en direction
de lunique ruelle du quartier Aincy axée sur le
pont et sur la montée de Saint-Martin dOrsanco.
Sous le porche de léglise
dOrsanco, un vitrail exécuté récemment
par M° Lesquibe représente Saint-Jacques pèlerin,
les traits durcis sans doute par la fatigue aux approches de
létape dOstabat. Il accueille le visiteur
avant les dernières difficultés du parcours de
montagne : Jacobe beiltatiarra, saint Jacques pèlerin,
daprès linscription du vitrail.
COMPOSTA
Si nous faisions un bilan comparé
des passages dAincy et dErremu, il est notoire que
les deux empruntent un pont dit romain. Ils revendiquent que
les deux empruntent un pont dit romain. Ils revendiquent également
lappellation de chemin de Garris. Le tronçon qui
allait du bas du bois de Charlotenia au ruisseau Argachuby étant
connu anciennement sous le nom de chemin de Garris, chemin vicinal
n°4 déclassé le 8 décembre 1907. Nous
retrouvons cette appellation au-delà du pont dErremu,
daprès une autre indication cartographique de M.
Heugas, au flanc de la colline Lucumendy.
Une maison Composta jalonne chacun
des deux itinéraires, lune au quartier Aincy, lautre
au quartier Gibraltar, sur le plateau qui relie Erremu à
Saint-Sauveur.
Un hôpital est signalé
à Aincy par Colas, sans plus de détails. On ne
saurait retenir la maison Galbarnia, ancienne auberge de perdition
sil faut en croire létymologie, ni non plus
la maison Mortella qui surplombe le pont du moulin. Il sagit
sans doute de Composta qui tenait lieu dhôpital,
comme son homonyme de Gibraltar. Composta de Gibraltar portait
aussi lestampille de Compostelle. Ce toponyme hérité
du pèlerinage garantit lintérêt jacobite
de litinéraire. De ce dernier relais de la quatrième
route de Saint-Jacques il nexiste plus que des ruines,
et des variantes toponymiques, Composteguy, Caposteguy, Campisteguy
ou Campistey, selon lappellation courante actuelle. Le
plan cadastral dOrsanco désigne sous le nom de Composta
un champ voisin de la maison.
Pour compléter le bilan,
et sans préjuger de lintérêt du site
préhistorique, dErremu et de Lucumendy, dautres
éléments décisifs, pensons-nous, interviennent,
en fin de parcours, le chemin Arte-Bidia et le carrefour qui
le draine.
QUARTIER GIBRALTAR
De la vallée de la Joyeuse
à la vallée de la Bidouze sétend le
plateau de Gibraltar de Saint-Palais, qui englobe successivement
les quartiers de Lucumendy, de Joli-Cur et de Lenduix.
Le nom de quartier Gibraltar sest imposé à
lensemble par une sorte de tropisme et dattirance
vers la colline Saint-Sauveur, et une filiation directe de Gibraltar
et de Sauveur. De Sauveur, Salbatore ou Chalbatore en basque,
on est passé à Chalbatare, Chalbatre ou Chibaltare,
puis à Chilbraltare. Et en fin de chaîne, le Chibraltare
basque est devenue le Gibraltar français. Nous sommes
loin du mot arabe et du camp invoqué en ces lieux à
partir du détroit de même nom.
Laccès du plateau
est commandé à lOuest par la colline Lucumendy
et à lEst par la colline Saint-Sauveur. Le premier
obstacle, indifféremment orthographié Lecumendy
(emplacement de la montagne) ou Lucumendy (montagne du bois sacré),
doit se lire en réalité Lucumendy, en accord avec
la graphie de la carte de Cassini, avec le levé de la
carte dEtat-major à la grande échelle de
1852, en accord surtout avec les actes notariés de la
maison Gorgienborda ou Lucumendy du sommet, tels celui du 5 avril
1884 de M° Diriart où il est question de « la
maison Lucumendy de Saint-Palais », et lacte
de vente du 9 mars 1862 au maçon Raymond Sagardoiburu .
Il est intéressé par trois cheminements anciens,
le plus direct au milieu gagnant le sommet en deux lacets et
que nous considérons volontiers comme le trajet primitif,
et les deux autres contournant la colline, lun en direction
du pont noir en bois dAbretondoa et de Benta, lautre
en direction de Loustanborde, de Plantaberria et de Joli-Cur,
que lon nous a désigné sous le nom de Bouhami-Bidia
ou chemin des bohémiens, en souvenir des bohémiens
qui rejoignaient à Gibraltar leur quartier résidentiel.
Trois familles actuellement y restent fixées.
Cet éventail de chemins
vers Saint-Sauveur à partir du vieux pont dErremu
souligne limportance du passage, avec ses variations, ses
dédoublements ou ses variantes orientés vers Benta,
Joli-Cur et Composteguy.
Après Benta au nom évocateur
dauberge à lécart des agglomérations,
maison abandonnée par ses derniers habitants, une famille
de bohémiens, on trouve les ruines de la maison Lastapé,
pour laquelle nous avons cherché une étymologie
basque. La terminaison pé, pour peco, en bas, pourrait
être basquue comme dans peco-Berhoa ou dans Peco-etchea,
mais sur le plateau dont laltitude oscille de 140 m à
Lucumendy à 145 m à maison Hiriburu, Lastapé
culmine à 185 m, et évoque davantage une étape
ou létapier, comme y inclinerait la graphie Lestape
de la carte dEtat-Major.
ARTE-BIDIA
En quittant le carrefour de Joli-Cur
litinéraire se ressaisit pour desservir les ruines
de Composteguy, elles aussi abandonnées par ses derniers
occupants bohémiens. Il prend tout son sens en même
temps que son nouveau nom dArte-Bidia, le chemin entre,
ou chemin de séparation. Il sépare en effet les
communes de Saint-Palais et dOrsanco, depuis un point situé
à 15 m après Composteguy jusquà 78
m après la maison Manano, soit pour une longueur totale
de 415 m daprès des chiffres relevés sur
le plan dassemblage des communes par M. Heugas.
Arte-Bidia devient le prototype
et le chef de file des chemins de séparation. Nettement
individualisé avant sa fusion dans le creuset général
des voies jacobites au carrefour dHiriburu, il se définit
lui-même et concrétise une notion dont la portée
générale na pas échappé aux
chercheurs.
Tout le long de litinéraire
les communes saffrontent dans les secteurs marginaux où
se réfugient les vieux chemins, et où ils finissent
par disparaître. Nous avons porté nos pas dans ces
zones limitrophes vouées souvent à la vaine pâture.
Nous avons touché les confins de Garris, Oneix, Beyrie
et Saint-Palais, Sumberraute et Amendeuix ceux de Labets, Sumberraute
et Amendeuix. De proche en proche nous arrivons au terme dArte-Bidia,
à quelques mètres de la départementale 302,
à 3 kilomètres de Saint-Palais, où nous
abordons les confins de Saint-Palais, Orsanco, Larribar et Uhart-Mixe.
Au delà de Labets, près
de la chapelle dOrdios, ce sont encore les abords de Labastide-Villefranche,
de Came et de Saint-Pé-de-Leren, et au-delà des
gaves, la colline de Benarrucq, son site préhistorique
et la route qui passe à ses pieds, à égale
distance des trois clochers de Pouillon, de Bénesse et
de Gaas, à 3 km de chacun deux.
Un grand nombre de villages est
concerné par ce cheminement,. Du ruisseau Camito au carrefour
dHiriburu, sur une distance à peine supérieure
à 8 kilomètes, on compte une douzaine très
exactement de communes ou danciennes communes, dont les
rapports sétablissent soit au niveau de lagglomération
traversée, comme dans le cas de Garris, soit dune
manière plus générale en bordure des territoires
affrontés. Linfluence de la route même perdue
ou disparue fonctionnellement apparaît dans la configuration
et lordonnancement des communes.
Son insertion est en effet très
précise à la limite de Labets et de Sumberraute,
sur une distance de 140 m avant la traversée du gué
de Camito. Le ruisseau tient lieu de séparation depuis
le gué entre ces deux communes sur 120 m, puis à
nouveau litinéraire sur 180 m.
En suivant, entre Sumberraute
et Amendeuix, le même office lui est dévolu sur
900 m, puis entre Sumberraute et Garris sur 380 m.
En descendant de Garris, la manuvre
se poursuit entre Garris et Oneix sur quelque 50-60 m, entre
Oneix et Beyrie sur 700 m environ, et nous connaissons le chemin
dArte-Bidia entre Saint-Palais et Orsanco sur 415 m et
sa terminaison au carrefour dHiriburu qui confronte les
territoires de Saint-Palais, de Larribar et dUhart-Mixe.
RESEAU VICINAL
Le réseau vicinal, à
linstar des communes, prend appui sur litinéraire.
Les anciens chemins vicinaux se sont greffés directement
sur lui : un chemin de Camito, ou suivant une autre appellation
Carricachaharra, le vieux chemin, menait des abords du gué
de Camito à la place de Sumberraute sur la départementale
11.
Le vieux chemin de Gabat se détachait
de la charnière à la limite de Garris, dAmendeuix
et de Sumberraute, en direction de la départemental 124
et de la place de Gabat.
Le carrefour de Pellegrinia sest
constitué autour de lui, avec ses prolongements dAmendeuix,
dOneix, de Luxe, etc
Un chemin de Luxe existait au-dessus
de la maison Recartia, ainsi quun chemin dOneix désigné
chemin vicinal ordinaire n°2 dEtcheto, du nom de la
maison correspondante dOneix, et daprès un
plan de révision des chemins vicinaux ordinaires approuvé
par décision départementale du 27 février
1897.
Le chemin vicinal dAincy,
Orsanco et Ostabat naissait à la limite dOneix et
de Beyrie, sous le nom de chemin vicinal n° 4 déclassé,
nous lavons vue, le 28 décembre 1907.
Sur le territoire de Saint-Palais,
le chemin vicinal de Benta, autrement dénommé chemin
de Garris à Benta.
Au croisememt de Joli-Cur
passait le chemin vicinal de Saint-Palais à Orsanco par
la fontaine dIthorroch.
Le carrefour dHiriburu
enfin, pièce maîtresse du réseau, rassemblant
le chemin de Garris et ceux de Saint-Palais, de Larribar, dUhart-Mixe
et dOstabat, plus une variante dOrsanco.
Cette emprise axiale est générale.
Dans le bas dOrsanco elle se manifeste à trois reprises,
au carrefour dHiriburu, au croisement de Joli-Cur
et dans laiguillage de Peco-Berhoa vers Aincy-Orsanco-Ostabat.
Léglise paroissiale
de Saint-Martin dOrsanco qui vient de sorner à
juste titre dun vitrail de Saint-Jacques le Majeur, léglise
paroissiale de Saint-Saturnin de Gensane, aujourdhui disparue,
ainsi quune partie des dîmes de Beyrie et toutes
les dîmes du quartier Aincy appartenaient au XII° siècle
à lAbbaye de Sorde et leurs relations respectives
étaient assurées sur un axe antérieur au
XII° siècle, fonctionnant à la limite dOrsanco
et de Saint-
Palais et à la limite
de Beyrie et dOneix. Suivant la remarque de Desjardins,
« toutes les communes, à peu dexceptions
près, ou toutes les circonscriptions de paroisses remontent
pour le moins au XII° siècle. Il y a de grandes chances
pour que la limite paroissiale indiquée par une ancienne
voie de communication soit antérieure à cette date,
de sorte que cette voie remonterait elle-même à
une époque encore plus éloignée, cest-à-dire
selon quelque vraisemblance à lépoque romaine.
CARREFOUR DE PELLEGRINIA
A lentrée de Garris
par la Départementale 11 de Bidache à Saint-Palais,
la maison Pellegrinia retient lattention des passants et
des curieux. Son nom évoque les péregrins ou pèlerins
de jadis, et le terme de pellegrino réservé
seulement, selon Dante, aux pèlerins qui effectuaient
le voyage de Saint-Jacques-de-Compostelle.
La maison est de vastes dimensions,
comprenant trois corps de bâtiment . Laile dhabitation
au Nord avec façade à chevrons en bordure de route
et son inscription. La porte dentrée en plein cintre
donne sur la cour et un escalier monumental conduit au premier
étage et aux combles. Laile du fond sorne
dun cadran solaire du côté du Levant. Elle
sert détable et devait être, massure-t-on,
aménagée en dortoir. Au Sud, une aile remaniée
communique avec la précédente à laide
dune passerelle en bois, elle fait office de grange et
de dépendance.
Chacun des bâtiments porte
une date, les deux premiers contemporains de lannée
1654, le troisième postérieur de quelques années
de 1689.
Des retouches sont intervenues
par la suite qui ont effacé les derniers vestiges de fortification,
fermé les meurtrières et rasé la tour. Celle-ci
est signalée par M. Berdeco dans sa monographie sur Garris,
en même temps que la tour carrée toujours debout
de la maison noble Urdos.
Quelques rares habitants nous
ont transmis le souvenir des meurtrières.
Qui tenait cette maison forte
et sentourait ainsi de défenses ? Le rôle
joué dans lessor économique de la foire de
Garris par Pellegrinia et ses chevaliers-hospitaliers ou moines-soldats
a été justement souligné par cet auteur.
Ils patrouillaient journellement sur les routes et assuraient
la protection, le gîte et le couvert et les soins des voyageurs.
Pellegrinia était sans
conteste un relais important sur la route de Dax à Pampelune,
bien que nous ignorions à auprès tout de son histoire.
La tradition a retenu la présence de chevaliers-hospitaliers
sans préciser leur appartenance. Il doit sagir des
chevaliers de lordre de Malte. A défaut de texte,
une indication archéologique peut nous guider et orienter
notre choix : une tête sculptée de moine portant
la croix de Malte et le collier de lOrdre.
Nous lavons observée
sur le montant dune cheminée transfuge de la région
de Garris et secondairement implantée dans un immeuble
de Saint-palais où elle préside nos veillées
familiales . La qualité de la pierre à grain
jaunâtre dénote, à dire de maçon,
une extraction du voisinage. En avant du corbeau de la cheminée
sur le montant gauche, se détache en ronde bosse une tête
stylisée de Basque aux oreilles minuscules, coiffé
dun béret à pointe rigide, surmontant une
simple croix latine.
On voit sur lautre montant
une croix de Malte au-dessus dune tête joufflue au
masque vieillot, que nous avons longtemps considéré
comme le masque dune bonne femme sous sa coiffe. La coiffe
est en réalité une calotte, et les traits ceux
dun moine.
La croix de Malte a été
fréquemment utilisée comme motif de décoration
sur les tombes discoïdales. Mais ici le sculpteur a différencié
croix latine et croix de Malte suivant le personnage, réservant
celle-ci à la dignité de lun et permettant
ainsi lidentification certaine dun chevalier. Le
collier de lOrdre complète du reste ces attributs :
suspendus aux bras de la croix supérieure, de gros grains
entourent le visage et se terminent en sautoir au-devant du cou
sur la croix de malte inférieure.
On peut discuter des rapports
ce de ce moine avec Pellegrinia. Linfluence des prieurés-hôpitaux
limitrophes de Garris, ceux de Luxe et de Saint-palais, ne peut
être retenue, tous deux placés sous la direction
du curé de la paroisse qui en était en même
temps le prieur. Quelques kilomètres plus loin, lhôpital
dAmorots pourrait être invoqué car il dépendait
de la commanderie dIrissarry et partant des chevaliers
de Malte. Nous pensons laisser à Garris et à ses
chevaliers le bénéfice du voisinage et la présomption
dorigine de la pierre.
Ces scupltures qui ne semblent
pas postérieures à la première moitié
du XVII° siècle témoignent de la présence
indubitable des chevaliers de Malte et dune inspiration
artisanale puisée à même leur rang, suffisamment
rare pour être signalée.
INSCRIPTION DE PELLEGRINIA
Linscription de Pellegrinia
nous renseigne-t-elle sur ses occupants ? Elle est gravée
sur latranche en saillie du mur extérieur à hauteur
du premier étage de laile de lhabitation :
G.D. PELEGRI ETGNEDARA
MONBER 1654
Gratia Dei Pelegri Etgne
dAramon Ber 1654
(Par la grâce de
Dieu Maison Pelegrin de Raymond Ber 1654)
La graphie Pelegri etgne
pour pelegri etche peut être considéré comme
une forme de passason de Pelegrin , est ge entre pelegri etche
et pelegriene. Pelegrienea, la maison appelée courramment
Pelegrinia ou Pellegrinia. Le suffixe ene na pas
un sens locatif ou possessif, comme on la écrit
parfois, mais représente une contraction detche
dont il dérive pour désigner la maison.
La date de 1654 est reproduite
sur le bâtiment au fond de la cour, et rappelle une réfection
à peu près totale de Pellegrinia à cette
époque. Lauteur de cette réfection est un
nommé Raymond Ber, patronyme retrouvé au XVIII°siècle
sur une liste dhabitants, Gratien Bert maréchal-ferrant
vers 1730 et qui se perpétue de nos jours à Garris.
Est-ce lartisan qui sest
manifesté sur son ouvrage, ou bien le proriétaire
quisest déclaré sur sa maison ? Leds
inscriptions lapidaires duPays Basque nous ont habitués
à la mention des maîtres de maison dans une région
out toute lorganisation sociale, jurique et politique,
reposait sur la maison, sur la personnalité de la maison,
sur la vocation de maître subordonné à la
maison et finalement souvent confondu avec elle.
Mais Raymond Ber doit être
lartisan restaurateur de Pellegrinia en 1654. Un changement
est intervenu à la tête de létablissement
et dans son orientation au cours du XVII° siècle.
Léclipse du relais de pèlerins doit être
alors complète. Nous touchons en plein XVII° siècle,
comme à regret, au terme de lhistoire jacobite de
Pellegrinia . Linscription se tait sur les moines-hospitaliers
quoi ont pris définitivement congé, car il ne sagit
plus de la maison des pèlerins, mais de maison Pelegrin.
SIEUR DE PELEGRIN,
DEPUTE DE GARRIS
On trouve dès 1669 lexistence
dun sieur Pelegrin marchant de Garris. Le numéro
15 du recueil des règlements des Etats de Navarre, relatif
aux droits de foraine, sexprime ainsi :
« par règlement
du 28 juillet 1669 accordé par Monsieur le Comte de Guiche
à la réquisition des Estats, il est ordonné
que la patente du Roy Henry quatriesme portant exemption des
foraines en faveur des régnicoles sera exécutée
et en conséquence le nommé Monic commis à
la foraine dOloron condamné à rendre et restituer
par corps au Sr Pelegrin marchand de Garris les sommes quil
luy a fait payer pour marchandise quil faisait passer pour
la Navarre dans la d. ville dOloron ».
Un document officiel nous apprend
que trente ans après, en 1684, un sieur de Pelegrin, député
de la ville de Garris, siégeait aux Etats de Navarre.
Un litige sétait élevé entre ceux-ci
et le Parlement de Pau qui refusait denregistrer et de
publier le cahier des Etats de lannée 1682 avant
davoir reçu entre ses mains le serment de fidélité
du nouveau syndic des Etats, noble Jean de Caro, avocat au Parlement.
Cette prétention, les
Etats de Navarre la jugeaient contraire aux privilèges
du Royaume. Leur syndic, estimaient-ils, ne pouvait être
obligé à prêter serment devant la Cour ;
il devait jouir de ses prérogatives, être reçu
à la Cour et intervenir dans toutes les affaires, sans
serment préalable.
Le 8 août 1683, dans le
château de Saint-Palais qui nétait autre que
la gendarmerie actuelle, ancienne maison commune de la ville
et siège de la Sénéchaussée de Navarre,
après les derniersoffices, lassemblée des
Etats confirme la nomination du syndic et délègue
M. de Belsunce en ambassade auprès des membres de la Cour.
Le rapport de M. de Belsunce
aux Etats de 1684 précise que le Parlement a écrit
au Roi sur cette affaire, et que sa Majesté en a saisi
M. de Foucaut, Intendant. Il conviendrait, ajoute le rapporteur,
de fournir des preuves de lusage en la matière des
Etats de Haute-Navarre aussi bien que dautres pays dEtat.
Le sieur de Pelegrin et le syndic
sont chargés de cette mission : « Les
Etats ont délibéré que le sieur de Pelegrin,
député de Garris, sera prié pour avoir les
dits certificats, et quà cet effet le syndic écrira
aux officiers des Etats de Languedoc et au conseil souverain
de la Haute-Navarre, et tâchera aussi davoir lattestation
du Parlement de Toulouse, et que les frais pour le recouvrement
de ces attestations leur seront remboursés par le général,
et que ces attestations seront remises entre les mains de M.
de Belsunce pour conjointement avec le syndic poursuivre le jugement
par devant le Seigneur de Foucaut. »
Le sieur de Pelegrin faisait
partie du troisième groupe de lassemblée
, du tiers-état. La ville de Garris avait le privilège
délire deux députés dans ce corps,
au même titre que Saint-palais, Larceveau, Saint-Jean-Pied-de-Port
et Labastide-Clairence, les autres membres du tiers-état
provenant des différents parsans (pays ou vallées)
de Mixe, Ostabarret, Cize, Baïgorry, Ossès et de
lentité constituée par Iholdy-Armendaritz-Irissarry.
A ce titre le député
de Garris était l élu des jurats et
des maîtres de maison de la localité.
Lappellation de Pelegrin
souligne le lien du député avec sa maison, et non
une quelconque appartenance nobiliaire ; Malgré sa
tour, Pellegrinia nétait pas une maison noble et
ne donnait pas droit dentrée aux Etats dans les
rangs de la noblesse.
Cest probablement à
ce Pelegrin que nous devons la construction de laile Sud
qui porte, nous lavons vu, la date de 1689.
Un hiatus de trente ans sépare
ce sieur de Pelegrin de Raymond Ber ; De lancienne
maison des pèlerins il est resté un toponyme et
issu de lui, un patronyme.
Cette identification se fera
totale au XIX° siècle, par suppression et disparition
de la préposition de indiquant lorigine et la subordination.
Les archives paroissiales de Garris en effet, bien que fort lacunaires,
certifient le décès dun Guillaume Pelegrin
survenu dans la maison du même nom le 14 septembre 1815 : »
.
Ai inhumé le corps de Guillaume Pelegrin, avocat et rentier
du présent lieu, décédé dans la maison
de ce nom, après avoir reçu les Saint Sacrements
hier quatorze du même mois et an que dessus, âgé
denviron soixante-dix ans. Témoins J. Bte Loustalot
régent et Jn Pierre Larraincy huissier qui ont cy signé.
Barbaste prêtre curé de la ville de Garris et ses
annexes » (Luxe et Oneix).
Nous ne connaissons pas de descendance
Pelegrin à Garris.
CARREFOUR DE PELEGRINIA
Linventaire de Pellegrinia
nest pas pour autant achevé, ses réserves
topographiques sont intactes. Il suffit de remembrer les éléments
épars sur le terrain pour voir létablissement
resurgir dans le cadre vivant qui était le sien à
la croisée des chemins.
Face à la maison et en
surplomb de lautre côté de la route, un enclos
dessine un carré de 35 m de côté environ,
que nous désignerons faute de mieux sous le nom de quadrilatère
de Pellegrinia. A lintérieur du mur denceinte,
une vigne et dans langle Sud-Est une laiterie, telles sont
les indications du vieux plan cadastral ; si lon y
ajoute la mémoire de gloriettes aux autres angles, c est
tout ce qui nous a été donné de recueillir
dans un lieu où nous étions disposé à
trouver les traces de la chapelle et du cimetière de Pellegrinia,
suivant une disposition du pèlerinage maintes fois rencontrée,
où chapelle et hôpital se font face de part et dautre
de la route ; Mais loin sont les chevaliers, et demeure
un problème de fouille.
Le quadrilatère a le privilège
de commander sept chemins, en rapport avec lui et orientés
par rapport à lui, et puiquil faut être précis,
au Nord la Départemantale 11 de Bidache à Saint-palais,
et le tronc commun au départ vers Labets et vers Gabat ;
à lEst le chemin dAmendeuix et celui dOneix ;
au Sud le prolongement de la départementale à lintérieur
de lagglomération et un chemin parallèle
derrière les maisons ; à lOuest enfin
le chemin de Luxe.
Le plan cadastral confirme cet
aperçu dont les éléments se retrouvent dans
la carte dEtat-major, dans la carte détaillée
de Roussel-Lablotière ou dans la photographie aérienne
de lInstitut Géographique National.
Tout le réseau du quadrilatère
est ancien et contemporain pour lensemble du Moyen-Age,
sans préjudice dantériorité dune
partie du réseau. Tel quil est, il irradiait vers
les communes environnantes, mais son rôle et son ambition
allaient au-delà. Ce nest pas au hasard mais à
la conjonction des chemins, que lon doit limplantation
ici dun ordre de chevalerie. La route au Moyen-Age avait
déjà ses victimes, et sans renchérir et
son insécurité, il convient dobserver le
choix dune position par ceux qui en assuraient la surveillance.
Le réseau sest disloqué
depuis, les voies dispersées à plus ou moins grande
distance du quadrilatère sur la Départementale
de Bidache à Saint-Palais et que restitue la carte Michelin.
Pellegrinia nest plus desservi
que par la Départementale 11, encore quune liaison
ancienne reliait Garris à Arraute et à Came. Cest
ce tronçon dArraute à Garris que mentionne
la carte Cassini, à lexclusion des autres. Sans
doute la grande voie de pénétration de Dax en Espagne
avait-elle perdu de lintérêt au XVIII°
siècle, ce qui nest pas pour surprendre après
ce que nous savons de labandon de Pellegrinia en tant que
relais et de sa reconversion au XVII° siècle.
Quest devenue la liaison
ancienne de Dax à Pampelune, voie de prédilection
des voyageurs et des pèlerins, des messagers et des soldats,
entre lAquitaine et la Navarre, telle que la connaissaient
les envoyés de Charles le Mauvais au XIV° siècle,
quand ils faisaient étape successivement à Ronceveaux,
à Ostabat, à Garris et à Sorde.
Elle est fixée dans le
quadrilatère dans le prolongement de la grandrue
de Garris, à partir de la croix processionnelle qui la
désigne entre toutes au débouché sur la
Départementale, à quelque 70 mètres de Pellegrinia.
Elle quittait Labets en franchissant
à gué le ruisseau de Camito, aux confins des communes
de Labets, de Sumberraute et dAmendeuix,. Le chemin monte
à la sortie dugué en direction de Garis, il passe
à la limite des communes de Labets et de Sumberraute,
puis se perd au milieu des deux communes. Une maison seulement
agrémente le paysage, la maisonnoble Landaçahar
ou Lannevielle dAmendeuix.
Il disparaît à la
limite de Sumberraute et de Garris et reparaît quelque
250 à 350m avant Pellegrinia pour figurer en bonne place
au carrefour et rappeler limportant itinéraire de
Dax.
Un autre itinéraire, celui
de Bayonne, prenait position sur le quadrilatère. Cest
le chemin qui descend vers Luxe entre lenclos de Pellegrinia
et la maison de torchis Brindarienea en train de seffriter.
Il débouchait anciennement entre les maisons Brindarienea
et Atsakourtoenia. Il se perd maintenant, se prend en fourré,
hors dusage et hors du temps, comme ses acolytes du quadrilatère
et ce qui est un sentier à peine avouable constituait
la liaison directe entre Bayonne et Saint-Palais, par Labastide-Clairence,
Orègue, Succos, Béguios, Luxe, le carrefour de
Pellegrinia et Oneix.
Cet itinéraire est porté
sur lAtlas géographique de Jaillot qui rend compte
de la sitaution du réseau routier au XVII° siècle.
Ce document comble sur ce point les lacunes de la carte de Cassini,
mais omet également lélément essentiel
du quadrilatère, la route de Dax à Pampelune.
Il y a place, à côté
du réseau reproduit sur carte, pour un réseau réel,
tel quil sinscrivait dans le concret avec les points
dimplantation de ses relais, de ses commanderies, de ses
prieurés et de ses hôpitaux, de ses ponts et de
ses gués, de ses chapelles et de ses croix processionnelles,
tel quil sinscrivait dans le tracé des limites
de communes.
Cest ainsi quun autre
itinéraire jacobite indiscutable et de premier plan entre
le pont dOrthez, lHôpital dOrion, Sauveterre
et Saint-Palais est omis dans lAtlas de Jaillot .Ces
réserves faites, lintérêt de ce document
est irremplaçable pour létude des itinéraires
en Basse-Navarre. Il nous a permis de confronter les données
de lobservation au carrefour de Pellegrinia à propos
du chemin de Luxe, et de vérifier sa concordance avec
litinéraire de Bayonne. De même à loccasion
de confrontations ultérieures viendra-t-il appuyer lexistence
dautres tracés au XVII° siècle à
partir de Navarrenx, comme la route royale de Navarre, tracé
certainement ancien, puisque le réseau basque na
guère subi de modification avant le XIII° siècle.
TRAVERSEE DE GARRIS
La situation de Pellegrinia à
lextrémité du village, au bout de sa grandrue,
est significative pour laccueil des pèlerins et
des voyageurs . Depuis Pellegrinia jusquà lauberge
à lenseigne du Cheval Blanc, les vieilles maisons
salignent tout au long de cet axe unique sans troubler
le plan primitif et les dispositions essentielles du Moyen-Age.
Du château, ancienne possession des rois de Navarre et
défense avancée de Charles Le Mauvais, bâtiment
carré sans caractère, transformé en mairie-école,
rien de n otable ne subsiste en dehor sdun puissant contrefort
au Nord, de murs épais dépasant 1,50 m, et de deux
meurtrières visibles à lintérieur
des combles. A ses pied se développe le terre-plain où
se tenaient les assemblées communautaires du Pays de Mixe. |