Maisons Composta et site d´Erremu

Dr. Clement Urrutibehety. Gure Herria. Urria-Octobre 1965

De Garris à Ostabat, quel passage l’itinéraire empruntait-il sur la Joyeuse ?

Le vieux chemin glisse un instant aux frontières de Garris et d’Oneix avant de s’engager sur le territoire d’Oneix . Il longeait il n’y a guère les ruines de la maison Errecaldea, entre le ruisseau d’Esquille et le ruisseau d’Argueryrou, mais ces ruines qui succédaient à celles de Cambourthoua, ont elles-mêmes disparu au milieu d’un terrain vague nouvellement défriché.

Des indices de chemin creux se voient en contre-bas du champ. Il s’en dégage pour franchir le ruisseau d’Algeyrou et buter sur la clôture qui barre le passage. Au-delà le chemin s’élargit jusqu’à sa jonction avec le territoire de Beyrie, où il oblique résolument à l’Est en direction du moulin de Peco-Berhoa, à la limite d’Oneix et de Beyrie. Il continue rectiligne entre les deux territoires, un simple bourrelet le rappelle à la hauteur de Peco-Berhoa. Il arrête sa course, ou du moins les vestiges qui en assurent la continuité, sur la départementale 8 de Saint-Palais à Iholdy, à moins de deux kilomètres de Saint-Palais, au contact du portail d’entrée de la propriété Peco-Berhoa, entre ce portail exactement et la fontaine d’Erremu.

De Berhoa de Garris à Peco-Berhoa d’Oneix, Berhoa du Bas, les relations topographiques s’affirment dans la désignation comparative des deux maisons ; vue d’en bas, de la zone de confluence des ruisseaux d’Esquille, d’Argueyrou et de la Joyeuse, des extrémités des communes de Garris, d’Oneix, de Luxe, de Beyrie et de Saint-Palais, la maison Berhoa de Garris devient par rapport à Peco-Berhoa ce qu’elle est, Berhoa du haut ou Gagneco-Berhoa.

VIEUX PONT D’ERREMU

Après la traversée de la départementale 8 l’itinéraire fait corps avec les terres d’Erremu de Beyrie, à l’intérieur de la boucle de la Joyeuse. Un vieux pont l’y attend à point nommé, entre les rives de Beyrie et de Saint-Palais.

Le pont d’Erremu recouvert de dalles enjambe la rivière en dos d’âne sur deux arches. Il est dit romain et fait partie de la série des ponts romains du voisinage, ceux du moulin d’Amendeuix, du moulin de Larribar et du quartier Aincy de Beyrie. Son architecture le rapproche du vieux pont d’Uhart-Mixe, sur le ruisseau de Pagolle, du vieux pont d’Obiloa de Beyrie limitrophe de Lantabat. Sa réfection pourrait dater du début du XVII° siècle selon l’opinion d’Elie Lambert. A quelques mètres de lui gît un petit tas de ciment, contemporain selon toute vraisemblance de sa construction, un agglomérat de briques pilées et de cailloux. Le pic est nécessaire pour en détacher des parcelles dont l’examen pourrait s’avérer instructif quant à l’ancienneté de l’ouvrage.

Il semble perdu dans le paysage, hors de proportion avec les possibilités et les besoins d’une simple exploitation agricole dont les prairies et les terres labourables sont groupées sur la rive gauche, et dont le défrichement n’a entamé l’autre rive gauche, et dont le défrichement n’a entamé l’autre rive que depuis un an. La rive droite tributaire du quartier Lucumendy de Saint-Palais, au pied de la colline de même nom, abrite dans la falaise des tanières de renards. Ces animaux disposent dans l’isolement du site d’un admirable parcours de chasse à l’intérieur du cirque qui s’étage de la rivière à la colline.

Le chemin d’exploitation actuel est de date récente, ayant remplacé le chemin authentique qui passait à l’intérieur des terres entre la propriété et la Joyeuse. Un dénivellement du champ trahit l’ancien tracé qui pointait directement dans l’axe du pont.

C’est au milieu de ce champ défriché à la veille de la guerre de 1914, que les labours de novembre 1962 ont mis à jour une hache en pierre. De facture soignée, en roche noire piquetée et polie, elle a une hauteur de 14 cm, une largeur de 6 cm, à la base du tranchant. Les deux critères du polissage et du piquetage la situent à l’époque néolithique où s’opérait la révolution agricole de la nouvelle pierre.

Cette découverte sur un itinéraire inconnu que nous avions présenté comme la terminaison en Basse-Navarre de la quatrième route de Paris à Saint-Jacques-de-Compostelle, lui donnent une audience nouvelle et lui ouvrent de nouvelles perspectives. Elle suggère l’hypothèse d’une piste préhistorique et très probablement l’existence d’un habitat néolithique. La finesse de la hache ferait davantage penser à un objet funéraire resurgi d’une tombe qu’à un outil de travail proprement dit.

Dans l’état actuel de nos connaissances, il n’est pas sans intérêt de noter la continuité de sites préhistoriques sur un cheminement ancien. En remontant jusqu’aux falaises de Sorde l’Abbaye avec ses grottes sous abri, où de minutieuses fouilles sont poursuivies par M. Arrambourou qui prouvent la richesse du gisement, on accède au plateau grâce à une faille du rocher connue sous le nom de Chemin de Charlemagne aussi bien désigné Chemin de la Cautère, c’est-à-dire de la fontaine chaude de Dax. Au-delà des gaves et de Pouillon, on trouve le site préhistorique de la colline de Benarrucq, au pied de laquelle a été décrite la voie romaine de Dax à Pampelune.

Nous suivons à Erremu et au pied de la colline Lucumendy le tracé primitif de Sorde, de Pouillon et de Dax.

Les implantations jacobites et les points importants de passage, gués, bacs, ponts, n’y manquent pas. Des installations romaines à Sorde et à la métairie Barat-de-Vin y trouvent place, encore qu’aucune borne milliaire n’y ait fait sa preuve. A défaut de borne nous trouvons un chemin pavé et un gué pavé plongeant dans le lit de la Bidouze en liaison avec la colline Saint-Sauveur et avec la colline Lucumendy. Ce gué pavé qu’il est difficile de récuser comme romain, témoigne à sa manière de la permanence et de la continuité d’un ancien passage.

Il est de moins en moins aisé d’écarter la tentation qui hante beaucoup d’esprits, et que pour notre part nous avons longtemps hésité à formuler faute d’indications suffisantes, celle de la superposition des pas et des itinéraires à travers les âges et du développement de la voie jacobite à partir de la voie romaine, utilisatrice et rénovatrice elle-même de la piste préhistorique.

PASSAGES DE LA JOYEUSE

Dans la série des ponts romains du voisinage, le plus connu existait à 2 kilomètres en amont au quartier Aincy de Beyrie. Une crue de la rivière l’a emporté il y a quelques années.

Sa connaissance et son étude détaillée par L. Colas ont incliné la route à sa dévotion, en y fixant le passage de la voie romaine de Bordeaux à Astorga. Cet auteur se fonde sur la description romaine qu’il en donne et sur l’existence de la voie jacobite de Garris à Ostabat par Aincy et Orsanco. Colas a suivi ses guides saint-palaisiens de l’époque sans soupçonner la concurrence d’un autre passage.

Une des caractéristiques de la recherche jacobite en Basse-Navarre est la multiplicité des voies qui découle en tout premier lieu de la convergence des principaux itinéraires du pèlerinage, mais qui tient aussi au cloisonnement vallonné du Pays Basque, responsable de l’éclosion de nombreux aiguillages. 

Un de ces aiguillages fonctionnait dans la zone de confluence et de confins qui précède le pont d’Erremu. Près de la maison Peco-Berhoa se détachait un branchement vers le prieuré-hôpital de Saint-Palais. Il franchissait la Joyeuse au fond du quartier des Barthes de Saint-Palais. On voit encore les pierres d’un gué dans la rivière et le mur d’appui du tablier d’un pont sur la rive.

C’est au point d’impact de l’itinéraire de Berhoa à Peco-Berhoa avec le territoire de Beyrie, que se situe à la limite d’Oneix et de Beyrie la naissance du chemin jacobite vers Aincy, Orsanco et Ostabat. Il gravissait à même la haie la colline de Charlotenia, où sa trace est pratiquement insaisissable. Il reparaît au niveau du tronçon descendant vers Charlotenia, passe devant la cour de cette maison, et se perd à nouveau en direction de la départementale 8 qu’il rejoignait à 3 kilomètres de Saint-palais, en bas du ravin d’Orgachury, du nom du ruisseau Argachuby qui s’y jette dans la Joyeuse. A partir de la côte d’Orgachury il se confond avec la route départementale en direction de l’unique ruelle du quartier Aincy axée sur le pont et sur la montée de Saint-Martin d’Orsanco.

Sous le porche de l’église d’Orsanco, un vitrail exécuté récemment par M° Lesquibe représente Saint-Jacques pèlerin, les traits durcis sans doute par la fatigue aux approches de l’étape d’Ostabat. Il accueille le visiteur avant les dernières difficultés du parcours de montagne : Jacobe beiltatiarra, saint Jacques pèlerin, d’après l’inscription du vitrail.

COMPOSTA

Si nous faisions un bilan comparé des passages d’Aincy et d’Erremu, il est notoire que les deux empruntent un pont dit romain. Ils revendiquent que les deux empruntent un pont dit romain. Ils revendiquent également l’appellation de chemin de Garris. Le tronçon qui allait du bas du bois de Charlotenia au ruisseau Argachuby étant connu anciennement sous le nom de chemin de Garris, chemin vicinal n°4 déclassé le 8 décembre 1907. Nous retrouvons cette appellation au-delà du pont d’Erremu, d’après une autre indication cartographique de M. Heugas, au flanc de la colline Lucumendy.

Une maison Composta jalonne chacun des deux itinéraires, l’une au quartier Aincy, l’autre au quartier Gibraltar, sur le plateau qui relie Erremu à Saint-Sauveur.

Un hôpital est signalé à Aincy par Colas, sans plus de détails. On ne saurait retenir la maison Galbarnia, ancienne auberge de perdition s’il faut en croire l’étymologie, ni non plus la maison Mortella qui surplombe le pont du moulin. Il s’agit sans doute de Composta qui tenait lieu d’hôpital, comme son homonyme de Gibraltar. Composta de Gibraltar portait aussi l’estampille de Compostelle. Ce toponyme hérité du pèlerinage garantit l’intérêt jacobite de l’itinéraire. De ce dernier relais de la quatrième route de Saint-Jacques il n’existe plus que des ruines, et des variantes toponymiques, Composteguy, Caposteguy, Campisteguy ou Campistey, selon l’appellation courante actuelle. Le plan cadastral d’Orsanco désigne sous le nom de Composta un champ voisin de la maison.

Pour compléter le bilan, et sans préjuger de l’intérêt du site préhistorique, d’Erremu et de Lucumendy, d’autres éléments décisifs, pensons-nous, interviennent, en fin de parcours, le chemin Arte-Bidia et le carrefour qui le draine.

QUARTIER GIBRALTAR

De la vallée de la Joyeuse à la vallée de la Bidouze s’étend le plateau de Gibraltar de Saint-Palais, qui englobe successivement les quartiers de Lucumendy, de Joli-Cœur et de Lenduix. Le nom de quartier Gibraltar s’est imposé à l’ensemble par une sorte de tropisme et d’attirance vers la colline Saint-Sauveur, et une filiation directe de Gibraltar et de Sauveur. De Sauveur, Salbatore ou Chalbatore en basque, on est passé à Chalbatare, Chalbatre ou Chibaltare, puis à Chilbraltare. Et en fin de chaîne, le Chibraltare basque est devenue le Gibraltar français. Nous sommes loin du mot arabe et du camp invoqué en ces lieux à partir du détroit de même nom.

L’accès du plateau est commandé à l’Ouest par la colline Lucumendy et à l’Est par la colline Saint-Sauveur. Le premier obstacle, indifféremment orthographié Lecumendy (emplacement de la montagne) ou Lucumendy (montagne du bois sacré), doit se lire en réalité Lucumendy, en accord avec la graphie de la carte de Cassini, avec le levé de la carte d’Etat-major à la grande échelle de 1852, en accord surtout avec les actes notariés de la maison Gorgienborda ou Lucumendy du sommet, tels celui du 5 avril 1884 de M° Diriart où il est question de « la maison Lucumendy de Saint-Palais », et l’acte de vente du 9 mars 1862 au maçon Raymond Sagardoiburu . Il est intéressé par trois cheminements anciens, le plus direct au milieu gagnant le sommet en deux lacets et que nous considérons volontiers comme le trajet primitif, et les deux autres contournant la colline, l’un en direction du pont noir en bois d’Abretondoa et de Benta, l’autre en direction de Loustanborde, de Plantaberria et de Joli-Cœur, que l’on nous a désigné sous le nom de Bouhami-Bidia ou chemin des bohémiens, en souvenir des bohémiens qui rejoignaient à Gibraltar leur quartier résidentiel. Trois familles actuellement y restent fixées.

Cet éventail de chemins vers Saint-Sauveur à partir du vieux pont d’Erremu souligne l’importance du passage, avec ses variations, ses dédoublements ou ses variantes orientés vers Benta, Joli-Cœur et Composteguy.

Après Benta au nom évocateur d’auberge à l’écart des agglomérations, maison abandonnée par ses derniers habitants, une famille de bohémiens, on trouve les ruines de la maison Lastapé, pour laquelle nous avons cherché une étymologie basque. La terminaison pé, pour peco, en bas, pourrait être basquue comme dans peco-Berhoa ou dans Peco-etchea, mais sur le plateau dont l’altitude oscille de 140 m à Lucumendy à 145 m à maison Hiriburu, Lastapé culmine à 185 m, et évoque davantage une étape ou l’étapier, comme y inclinerait la graphie Lestape de la carte d’Etat-Major.

ARTE-BIDIA

En quittant le carrefour de Joli-Cœur l’itinéraire se ressaisit pour desservir les ruines de Composteguy, elles aussi abandonnées par ses derniers occupants bohémiens. Il prend tout son sens en même temps que son nouveau nom d’Arte-Bidia, le chemin entre, ou chemin de séparation. Il sépare en effet les communes de Saint-Palais et d’Orsanco, depuis un point situé à 15 m après Composteguy jusqu’à 78 m après la maison Manano, soit pour une longueur totale de 415 m d’après des chiffres relevés sur le plan d’assemblage des communes par M. Heugas.

Arte-Bidia devient le prototype et le chef de file des chemins de séparation. Nettement individualisé avant sa fusion dans le creuset général des voies jacobites au carrefour d’Hiriburu, il se définit lui-même et concrétise une notion dont la portée générale n’a pas échappé aux chercheurs.

Tout le long de l’itinéraire les communes s’affrontent dans les secteurs marginaux où se réfugient les vieux chemins, et où ils finissent par disparaître. Nous avons porté nos pas dans ces zones limitrophes vouées souvent à la vaine pâture. Nous avons touché les confins de Garris, Oneix, Beyrie et Saint-Palais, Sumberraute et Amendeuix ceux de Labets, Sumberraute et Amendeuix. De proche en proche nous arrivons au terme d’Arte-Bidia, à quelques mètres de la départementale 302, à 3 kilomètres de Saint-Palais, où nous abordons les confins de Saint-Palais, Orsanco, Larribar et Uhart-Mixe.

Au delà de Labets, près de la chapelle d’Ordios, ce sont encore les abords de Labastide-Villefranche, de Came et de Saint-Pé-de-Leren, et au-delà des gaves, la colline de Benarrucq, son site préhistorique et la route qui passe à ses pieds, à égale distance des trois clochers de Pouillon, de Bénesse et de Gaas, à 3 km de chacun d’eux.

Un grand nombre de villages est concerné par ce cheminement,. Du ruisseau Camito au carrefour d’Hiriburu, sur une distance à peine supérieure à 8 kilomètes, on compte une douzaine très exactement de communes ou d’anciennes communes, dont les rapports s’établissent soit au niveau de l’agglomération traversée, comme dans le cas de Garris, soit d’une manière plus générale en bordure des territoires affrontés. L’influence de la route même perdue ou disparue fonctionnellement apparaît dans la configuration et l’ordonnancement des communes.

Son insertion est en effet très précise à la limite de Labets et de Sumberraute, sur une distance de 140 m avant la traversée du gué de Camito. Le ruisseau tient lieu de séparation depuis le gué entre ces deux communes sur 120 m, puis à nouveau l’itinéraire sur 180 m.

En suivant, entre Sumberraute et Amendeuix, le même office lui est dévolu sur 900 m, puis entre Sumberraute et Garris sur 380 m.

En descendant de Garris, la manœuvre se poursuit entre Garris et Oneix sur quelque 50-60 m, entre Oneix et Beyrie sur 700 m environ, et nous connaissons le chemin d’Arte-Bidia entre Saint-Palais et Orsanco sur 415 m et sa terminaison au carrefour d’Hiriburu qui confronte les territoires de Saint-Palais, de Larribar et d’Uhart-Mixe.

RESEAU VICINAL

Le réseau vicinal, à l’instar des communes, prend appui sur l’itinéraire. Les anciens chemins vicinaux se sont greffés directement sur lui : un chemin de Camito, ou suivant une autre appellation Carricachaharra, le vieux chemin, menait des abords du gué de Camito à la place de Sumberraute sur la départementale 11.

Le vieux chemin de Gabat se détachait de la charnière à la limite de Garris, d’Amendeuix et de Sumberraute, en direction de la départemental 124 et de la place de Gabat.

Le carrefour de Pellegrinia s’est constitué autour de lui, avec ses prolongements d’Amendeuix, d’Oneix, de Luxe, etc…

Un chemin de Luxe existait au-dessus de la maison Recartia, ainsi qu’un chemin d’Oneix désigné chemin vicinal ordinaire n°2 d’Etcheto, du nom de la maison correspondante d’Oneix, et d’après un plan de révision des chemins vicinaux ordinaires approuvé par décision départementale du 27 février 1897.

Le chemin vicinal d’Aincy, Orsanco et Ostabat naissait à la limite d’Oneix et de Beyrie, sous le nom de chemin vicinal n° 4 déclassé, nous l’avons vue, le 28 décembre 1907.

Sur le territoire de Saint-Palais, le chemin vicinal de Benta, autrement dénommé chemin de Garris à Benta.

Au croisememt de Joli-Cœur passait le chemin vicinal de Saint-Palais à Orsanco par la fontaine d’Ithorroch.

Le carrefour d’Hiriburu enfin, pièce maîtresse du réseau, rassemblant le chemin de Garris et ceux de Saint-Palais, de Larribar, d’Uhart-Mixe et d’Ostabat, plus une variante d’Orsanco.

Cette emprise axiale est générale. Dans le bas d’Orsanco elle se manifeste à trois reprises, au carrefour d’Hiriburu, au croisement de Joli-Cœur et dans l’aiguillage de Peco-Berhoa vers Aincy-Orsanco-Ostabat.

L’église paroissiale de Saint-Martin d’Orsanco qui vient de s’orner à juste titre d’un vitrail de Saint-Jacques le Majeur, l’église paroissiale de Saint-Saturnin de Gensane, aujourd’hui disparue, ainsi qu’une partie des dîmes de Beyrie et toutes les dîmes du quartier Aincy appartenaient au XII° siècle à l’Abbaye de Sorde et leurs relations respectives étaient assurées sur un axe antérieur au XII° siècle, fonctionnant à la limite d’Orsanco et de Saint-

Palais et à la limite de Beyrie et d’Oneix. Suivant la remarque de Desjardins, « toutes les communes, à peu d’exceptions près, ou toutes les circonscriptions de paroisses remontent pour le moins au XII° siècle. Il y a de grandes chances pour que la limite paroissiale indiquée par une ancienne voie de communication soit antérieure à cette date, de sorte que cette voie remonterait elle-même à une époque encore plus éloignée, c’est-à-dire selon quelque vraisemblance à l’époque romaine.

CARREFOUR DE PELLEGRINIA

A l’entrée de Garris par la Départementale 11 de Bidache à Saint-Palais, la maison Pellegrinia retient l’attention des passants et des curieux. Son nom évoque les péregrins ou pèlerins de jadis, et le terme de pellegrino réservé seulement, selon Dante, aux pèlerins qui effectuaient le voyage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

La maison est de vastes dimensions, comprenant trois corps de bâtiment . L’aile d’habitation au Nord avec façade à chevrons en bordure de route et son inscription. La porte d’entrée en plein cintre donne sur la cour et un escalier monumental conduit au premier étage et aux combles. L’aile du fond s’orne d’un cadran solaire du côté du Levant. Elle sert d’étable et devait être, m’assure-t-on, aménagée en dortoir. Au Sud, une aile remaniée communique avec la précédente à l’aide d’une passerelle en bois, elle fait office de grange et de dépendance.

Chacun des bâtiments porte une date, les deux premiers contemporains de l’année 1654, le troisième postérieur de quelques années de 1689.

Des retouches sont intervenues par la suite qui ont effacé les derniers vestiges de fortification, fermé les meurtrières et rasé la tour. Celle-ci est signalée par M. Berdeco dans sa monographie sur Garris, en même temps que la tour carrée toujours debout de la maison noble Urdos.

Quelques rares habitants nous ont transmis le souvenir des meurtrières.

Qui tenait cette maison forte et s’entourait ainsi de défenses ? Le rôle joué dans l’essor économique de la foire de Garris par Pellegrinia et ses chevaliers-hospitaliers ou moines-soldats a été justement souligné par cet auteur. Ils patrouillaient journellement sur les routes et assuraient la protection, le gîte et le couvert et les soins des voyageurs.

Pellegrinia était sans conteste un relais important sur la route de Dax à Pampelune, bien que nous ignorions à auprès tout de son histoire. La tradition a retenu la présence de chevaliers-hospitaliers sans préciser leur appartenance. Il doit s’agir des chevaliers de l’ordre de Malte. A défaut de texte, une indication archéologique peut nous guider et orienter notre choix : une tête sculptée de moine portant la croix de Malte et le collier de l’Ordre.

Nous l’avons observée sur le montant d’une cheminée transfuge de la région de Garris et secondairement implantée dans un immeuble de Saint-palais où elle préside nos veillées familiales . La qualité de la pierre à grain jaunâtre dénote, à dire de maçon, une extraction du voisinage. En avant du corbeau de la cheminée sur le montant gauche, se détache en ronde bosse une tête stylisée de Basque aux oreilles minuscules, coiffé d’un béret à pointe rigide, surmontant une simple croix latine.

On voit sur l’autre montant une croix de Malte au-dessus d’une tête joufflue au masque vieillot, que nous avons longtemps considéré comme le masque d’une bonne femme sous sa coiffe. La coiffe est en réalité une calotte, et les traits ceux d’un moine.

La croix de Malte a été fréquemment utilisée comme motif de décoration sur les tombes discoïdales. Mais ici le sculpteur a différencié croix latine et croix de Malte suivant le personnage, réservant celle-ci à la dignité de l’un et permettant ainsi l’identification certaine d’un chevalier. Le collier de l’Ordre complète du reste ces attributs : suspendus aux bras de la croix supérieure, de gros grains entourent le visage et se terminent en sautoir au-devant du cou sur la croix de malte inférieure.

On peut discuter des rapports ce de ce moine avec Pellegrinia. L’influence des prieurés-hôpitaux limitrophes de Garris, ceux de Luxe et de Saint-palais, ne peut être retenue, tous deux placés sous la direction du curé de la paroisse qui en était en même temps le prieur. Quelques kilomètres plus loin, l’hôpital d’Amorots pourrait être invoqué car il dépendait de la commanderie d’Irissarry et partant des chevaliers de Malte. Nous pensons laisser à Garris et à ses chevaliers le bénéfice du voisinage et la présomption d’origine de la pierre.

Ces scupltures qui ne semblent pas postérieures à la première moitié du XVII° siècle témoignent de la présence indubitable des chevaliers de Malte et d’une inspiration artisanale puisée à même leur rang, suffisamment rare pour être signalée.

INSCRIPTION DE PELLEGRINIA

L’inscription de Pellegrinia nous renseigne-t-elle sur ses occupants ? Elle est gravée sur latranche en saillie du mur extérieur à hauteur du premier étage de l’aile de l’habitation :

G.D. PELEGRI ETGNE—DARA MONBER 1654

Gratia Dei Pelegri Etgne d’Aramon Ber 1654

(Par la grâce de Dieu Maison Pelegrin de Raymond Ber 1654)

La graphie Pelegri etgne pour pelegri etche peut être considéré comme une forme de passason de Pelegrin , est ge entre pelegri etche et pelegriene. Pelegrienea, la maison appelée courramment Pelegrinia ou Pellegrinia. Le suffixe ene n’a pas un sens locatif ou possessif, comme on l’a écrit parfois, mais représente une contraction d’etche dont il dérive pour désigner la maison.

La date de 1654 est reproduite sur le bâtiment au fond de la cour, et rappelle une réfection à peu près totale de Pellegrinia à cette époque. L’auteur de cette réfection est un nommé Raymond Ber, patronyme retrouvé au XVIII°siècle sur une liste d’habitants, Gratien Bert maréchal-ferrant vers 1730 et qui se perpétue de nos jours à Garris.

Est-ce l’artisan qui s’est manifesté sur son ouvrage, ou bien le proriétaire quis’est déclaré sur sa maison ? Leds inscriptions lapidaires duPays Basque nous ont habitués à la mention des maîtres de maison dans une région out toute l’organisation sociale, jurique et politique, reposait sur la maison, sur la personnalité de la maison, sur la vocation de maître subordonné à la maison et finalement souvent confondu avec elle.

Mais Raymond Ber doit être l’artisan restaurateur de Pellegrinia en 1654. Un changement est intervenu à la tête de l’établissement et dans son orientation au cours du XVII° siècle. L’éclipse du relais de pèlerins doit être alors complète. Nous touchons en plein XVII° siècle, comme à regret, au terme de l’histoire jacobite de Pellegrinia . L’inscription se tait sur les moines-hospitaliers quoi ont pris définitivement congé, car il ne s’agit plus de la maison des pèlerins, mais de maison Pelegrin.

SIEUR DE PELEGRIN, DEPUTE DE GARRIS

On trouve dès 1669 l’existence d’un sieur Pelegrin marchant de Garris. Le numéro 15 du recueil des règlements des Etats de Navarre, relatif aux droits de foraine, s’exprime ainsi :

« par règlement du 28 juillet 1669 accordé par Monsieur le Comte de Guiche à la réquisition des Estats, il est ordonné que la patente du Roy Henry quatriesme portant exemption des foraines en faveur des régnicoles sera exécutée et en conséquence le nommé Monic commis à la foraine d’Oloron condamné à rendre et restituer par corps au Sr Pelegrin marchand de Garris les sommes qu’il luy a fait payer pour marchandise qu’il faisait passer pour la Navarre dans la d. ville d’Oloron ».

Un document officiel nous apprend que trente ans après, en 1684, un sieur de Pelegrin, député de la ville de Garris, siégeait aux Etats de Navarre. Un litige s’était élevé entre ceux-ci et le Parlement de Pau qui refusait d’enregistrer et de publier le cahier des Etats de l’année 1682 avant d’avoir reçu entre ses mains le serment de fidélité du nouveau syndic des Etats, noble Jean de Caro, avocat au Parlement.

Cette prétention, les Etats de Navarre la jugeaient contraire aux privilèges du Royaume. Leur syndic, estimaient-ils, ne pouvait être obligé à prêter serment devant la Cour ; il devait jouir de ses prérogatives, être reçu à la Cour et intervenir dans toutes les affaires, sans serment préalable.

Le 8 août 1683, dans le château de Saint-Palais qui n’était autre que la gendarmerie actuelle, ancienne maison commune de la ville et siège de la Sénéchaussée de Navarre, après les derniersoffices, l’assemblée des Etats confirme la nomination du syndic et délègue M. de Belsunce en ambassade auprès des membres de la Cour.

Le rapport de M. de Belsunce aux Etats de 1684 précise que le Parlement a écrit au Roi sur cette affaire, et que sa Majesté en a saisi M. de Foucaut, Intendant. Il conviendrait, ajoute le rapporteur, de fournir des preuves de l’usage en la matière des Etats de Haute-Navarre aussi bien que d’autres pays d’Etat.

Le sieur de Pelegrin et le syndic sont chargés de cette mission : « Les Etats ont délibéré que le sieur de Pelegrin, député de Garris, sera prié pour avoir les dits certificats, et qu’à cet effet le syndic écrira aux officiers des Etats de Languedoc et au conseil souverain de la Haute-Navarre, et tâchera aussi d’avoir l’attestation du Parlement de Toulouse, et que les frais pour le recouvrement de ces attestations leur seront remboursés par le général, et que ces attestations seront remises entre les mains de M. de Belsunce pour conjointement avec le syndic poursuivre le jugement par devant le Seigneur de Foucaut. »

Le sieur de Pelegrin faisait partie du troisième groupe de l’assemblée , du tiers-état. La ville de Garris avait le privilège d’élire deux députés dans ce corps, au même titre que Saint-palais, Larceveau, Saint-Jean-Pied-de-Port et Labastide-Clairence, les autres membres du tiers-état provenant des différents parsans (pays ou vallées) de Mixe, Ostabarret, Cize, Baïgorry, Ossès et de l’entité constituée par Iholdy-Armendaritz-Irissarry.

A ce titre le député de Garris était l’ élu des jurats et des maîtres de maison de la localité.

L’appellation de Pelegrin souligne le lien du député avec sa maison, et non une quelconque appartenance nobiliaire ; Malgré sa tour, Pellegrinia n’était pas une maison noble et ne donnait pas droit d’entrée aux Etats dans les rangs de la noblesse.

C’est probablement à ce Pelegrin que nous devons la construction de l’aile Sud qui porte, nous l’avons vu, la date de 1689.

Un hiatus de trente ans sépare ce sieur de Pelegrin de Raymond Ber ; De l’ancienne maison des pèlerins il est resté un toponyme et issu de lui, un patronyme.

Cette identification se fera totale au XIX° siècle, par suppression et disparition de la préposition de indiquant l’origine et la subordination. Les archives paroissiales de Garris en effet, bien que fort lacunaires, certifient le décès d’un Guillaume Pelegrin survenu dans la maison du même nom le 14 septembre 1815 : »…. Ai inhumé le corps de Guillaume Pelegrin, avocat et rentier du présent lieu, décédé dans la maison de ce nom, après avoir reçu les Saint Sacrements hier quatorze du même mois et an que dessus, âgé d’environ soixante-dix ans. Témoins J. Bte Loustalot régent et Jn Pierre Larraincy huissier qui ont cy signé. Barbaste prêtre curé de la ville de Garris et ses annexes » (Luxe et Oneix).

Nous ne connaissons pas de descendance Pelegrin à Garris.

CARREFOUR DE PELEGRINIA

L’inventaire de Pellegrinia n’est pas pour autant achevé, ses réserves topographiques sont intactes. Il suffit de remembrer les éléments épars sur le terrain pour voir l’établissement resurgir dans le cadre vivant qui était le sien à la croisée des chemins.

Face à la maison et en surplomb de l’autre côté de la route, un enclos dessine un carré de 35 m de côté environ, que nous désignerons faute de mieux sous le nom de quadrilatère de Pellegrinia. A l’intérieur du mur d’enceinte, une vigne et dans l’angle Sud-Est une laiterie, telles sont les indications du vieux plan cadastral ; si l’on y ajoute la mémoire de gloriettes aux autres angles, c’ est tout ce qui nous a été donné de recueillir dans un lieu où nous étions disposé à trouver les traces de la chapelle et du cimetière de Pellegrinia, suivant une disposition du pèlerinage maintes fois rencontrée, où chapelle et hôpital se font face de part et d’autre de la route ; Mais loin sont les chevaliers, et demeure un problème de fouille.

Le quadrilatère a le privilège de commander sept chemins, en rapport avec lui et orientés par rapport à lui, et puiqu’il faut être précis, au Nord la Départemantale 11 de Bidache à Saint-palais, et le tronc commun au départ vers Labets et vers Gabat ; à l’Est le chemin d’Amendeuix et celui d’Oneix ; au Sud le prolongement de la départementale à l’intérieur de l’agglomération et un chemin parallèle derrière les maisons ; à l’Ouest enfin le chemin de Luxe.

Le plan cadastral confirme cet aperçu dont les éléments se retrouvent dans la carte d’Etat-major, dans la carte détaillée de Roussel-Lablotière ou dans la photographie aérienne de l’Institut Géographique National.

Tout le réseau du quadrilatère est ancien et contemporain pour l’ensemble du Moyen-Age, sans préjudice d’antériorité d’une partie du réseau. Tel qu’il est, il irradiait vers les communes environnantes, mais son rôle et son ambition allaient au-delà. Ce n’est pas au hasard mais à la conjonction des chemins, que l’on doit l’implantation ici d’un ordre de chevalerie. La route au Moyen-Age avait déjà ses victimes, et sans renchérir et son insécurité, il convient d’observer le choix d’une position par ceux qui en assuraient la surveillance.

Le réseau s’est disloqué depuis, les voies dispersées à plus ou moins grande distance du quadrilatère sur la Départementale de Bidache à Saint-Palais et que restitue la carte Michelin.

Pellegrinia n’est plus desservi que par la Départementale 11, encore qu’une liaison ancienne reliait Garris à Arraute et à Came. C’est ce tronçon d’Arraute à Garris que mentionne la carte Cassini, à l’exclusion des autres. Sans doute la grande voie de pénétration de Dax en Espagne avait-elle perdu de l’intérêt au XVIII° siècle, ce qui n’est pas pour surprendre après ce que nous savons de l’abandon de Pellegrinia en tant que relais et de sa reconversion au XVII° siècle.

Qu’est devenue la liaison ancienne de Dax à Pampelune, voie de prédilection des voyageurs et des pèlerins, des messagers et des soldats, entre l’Aquitaine et la Navarre, telle que la connaissaient les envoyés de Charles le Mauvais au XIV° siècle, quand ils faisaient étape successivement à Ronceveaux, à Ostabat, à Garris et à Sorde.

Elle est fixée dans le quadrilatère dans le prolongement de la grand’rue de Garris, à partir de la croix processionnelle qui la désigne entre toutes au débouché sur la Départementale, à quelque 70 mètres de Pellegrinia.

Elle quittait Labets en franchissant à gué le ruisseau de Camito, aux confins des communes de Labets, de Sumberraute et d’Amendeuix,. Le chemin monte à la sortie dugué en direction de Garis, il passe à la limite des communes de Labets et de Sumberraute, puis se perd au milieu des deux communes. Une maison seulement agrémente le paysage, la maisonnoble Landaçahar ou Lannevielle d’Amendeuix.

Il disparaît à la limite de Sumberraute et de Garris et reparaît quelque 250 à 350m avant Pellegrinia pour figurer en bonne place au carrefour et rappeler l’important itinéraire de Dax.

Un autre itinéraire, celui de Bayonne, prenait position sur le quadrilatère. C’est le chemin qui descend vers Luxe entre l’enclos de Pellegrinia et la maison de torchis Brindarienea en train de s’effriter. Il débouchait anciennement entre les maisons Brindarienea et Atsakourtoenia. Il se perd maintenant, se prend en fourré, hors d’usage et hors du temps, comme ses acolytes du quadrilatère et ce qui est un sentier à peine avouable constituait la liaison directe entre Bayonne et Saint-Palais, par Labastide-Clairence, Orègue, Succos, Béguios, Luxe, le carrefour de Pellegrinia et Oneix.

Cet itinéraire est porté sur l’Atlas géographique de Jaillot qui rend compte de la sitaution du réseau routier au XVII° siècle. Ce document comble sur ce point les lacunes de la carte de Cassini, mais omet également l’élément essentiel du quadrilatère, la route de Dax à Pampelune.

Il y a place, à côté du réseau reproduit sur carte, pour un réseau réel, tel qu’il s’inscrivait dans le concret avec les points d’implantation de ses relais, de ses commanderies, de ses prieurés et de ses hôpitaux, de ses ponts et de ses gués, de ses chapelles et de ses croix processionnelles, tel qu’il s’inscrivait dans le tracé des limites de communes.

C’est ainsi qu’un autre itinéraire jacobite indiscutable et de premier plan entre le pont d’Orthez, l’Hôpital d’Orion, Sauveterre et Saint-Palais est omis dans l’Atlas de Jaillot .Ces réserves faites, l’intérêt de ce document est irremplaçable pour l’étude des itinéraires en Basse-Navarre. Il nous a permis de confronter les données de l’observation au carrefour de Pellegrinia à propos du chemin de Luxe, et de vérifier sa concordance avec l’itinéraire de Bayonne. De même à l’occasion de confrontations ultérieures viendra-t-il appuyer l’existence d’autres tracés au XVII° siècle à partir de Navarrenx, comme la route royale de Navarre, tracé certainement ancien, puisque le réseau basque n’a guère subi de modification avant le XIII° siècle.

TRAVERSEE DE GARRIS

La situation de Pellegrinia à l’extrémité du village, au bout de sa grand’rue, est significative pour l’accueil des pèlerins et des voyageurs . Depuis Pellegrinia jusqu’à l’auberge à l’enseigne du Cheval Blanc, les vieilles maisons s’alignent tout au long de cet axe unique sans troubler le plan primitif et les dispositions essentielles du Moyen-Age. Du château, ancienne possession des rois de Navarre et défense avancée de Charles Le Mauvais, bâtiment carré sans caractère, transformé en mairie-école, rien de n otable ne subsiste en dehor sd’un puissant contrefort au Nord, de murs épais dépasant 1,50 m, et de deux meurtrières visibles à l’intérieur des combles. A ses pied se développe le terre-plain où se tenaient les assemblées communautaires du Pays de Mixe.

 


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